Bilan d’un an et demi de voyage à la voile, entre la France et le Panama

Vue sur un mouillage des San Blas, avec le drone Mavic Air.

Voici la route que nous avons effectuée, de juillet 2017 à février 2019 : îles Baléares, Espagne, Gibraltar, îles Canaries, Cap-Vert, Petites Antilles de Tobago (Trinidad-et-Tobago) aux British Virgin Islands, Bahamas, Guatemala pour la saison cyclonique et enfin Panama avec la traversée du canal.

Ça donne quoi en chiffres tout ça ?

  • 9751 milles parcourus
  • 495 heures moteur
  • 18 pays différents visités
  • 1040 € dépensés en clearance et VISA – surtout à cause des Bahamas, Guatemala et Panama où c’est assez cher
  • 6 grandes navigations :

Gibraltar – Canaries (663 milles en 4 jours et 11h), Canaries – Cap Vert (743 milles en 4 jours et 19h), Cap Vert – Tobago (2138 milles en 15 jours et 3h), BVI – Bahamas (534 milles en 3 jours et 9h), Bahamas – Guatemala (902 milles en 9 jours) et Guatemala – Panama (972 milles en 8 jours).

Comment on voit notre voyage, deux mers et un océan plus loin ?

Après un an et demi de voyage, on reste très motivé à découvrir de nouveaux pays et de nouvelles cultures. C’est pourquoi nous continuons dans le Pacifique pour faire encore un bout de chemin avec notre cher voilier.

Le début de notre périple s’est fait sur les grandes routes de voyage en Atlantique. Entre belles destinations et bonne ambiance, c’est vraiment un itinéraire formateur et enrichissant. On y croise beaucoup de voiliers et on se lie d’amitié, malgré beaucoup d’au-revoir en mai à ceux qui rentrent en France.

Nous avions traversé l’océan Atlantique au plus tôt dans la saison, fin novembre 2017, ce qui nous a permis d’arriver sur l’île de Tobago au sud de l’arc antillais. C’était un très bon choix, on en est ravi ! Nous avons pu ainsi profiter longuement de la saison sûre le long des Petites Antilles.

Puis, ce fut les Bahamas en fin de saison sûre. On commence alors à sortir des sentier battus ! En effet, la majorité des gens qui veulent hiverner dans les Antilles restent soit au sud des Petites Antilles, soit rejoignent le Panama en passant par les îles ABC et la Colombie. Changement d’ambiance donc, moins de monde ou alors pas la même catégorie de navigateurs, ceux qui sont là depuis longtemps ou pour longtemps ! Changement de paysage aussi, continent centre-Amérique, jungle, voyages en bus… ça dépayse après 8 ou 9 mois sur des îles.

C’est un choix de trajet que nous ne regrettons absolument pas et que nous conseillons vivement, même si c’est un peu plus long pour rejoindre le Panama, avec des navigations peu évidentes comme Bahamas/Guatemala en début de saison cyclonique ou Bélize/Panama avec du près et des vagues.

Ce qu’on a adoré dans cette première partie de périple, c’est vraiment notre escale aux Bahamas, complètement magique!Surtout en juin où il n’y a plus grand monde… Mais également les visites à terre du Guatemala et du Mexique. Enfin la facilité pour faire des travaux sur le bateau était agréable, quand nous étions sur un chantier à sec guatémaltèque.

Où passer la période cyclonique ?

Nous avons choisi de passer notre saison cyclonique au Guatemala, au fin fond du fleuve Rio Dulce. Ça était pour nous une expérience unique, remonter ce fleuve incroyable et découvrir ce continent riche en histoire et civilisation.

Nous n’y avions jamais pensé avant de partir, c’est lors de notre réflexion assez poussée sur la suite de notre voyage une fois aux BVI que nous avons fait ce choix, notamment après quelques recherches sur internet. Nous ne pouvons que vous conseiller cette escale. Bon, attention, mieux vaut avoir un tirant d’eau inférieur à 2,2m pour pouvoir rentrer dans le fleuve…

Les autres possibilités pour passer la saison cyclonique en mer des caraïbes sont les îles de Grenade ou Tobago pour des stops longue durée ou une navigation le long des Roques, ABC et Colombie. Enfin, nous avons découvert et adoré Bocas del Toro au Panama, très propice aussi pour y rester plusieurs mois.

Véritable coup de cœur pour cette escale ! Si on devait passer une nouvelle saison cyclonique avec toujours un objectif de rejoindre le Pacifique, j’aimerai bien la passer à Bocas del Toro. Le village est vraiment sympa, relativement bien achalandé, bonne ambiance, surf… Et il y a des vols pas trop cher depuis Panama City pour rentrer en France si on en a envie.

Les erreurs qu’on aurait pu éviter ou les améliorations qu’on aurait pu faire en France avant notre départ

Tout ce qui concerne la gestion de l’énergie ! En effet, nous avons commencé notre voyage avec un apport en énergie non suffisant et un matériel pas assez performant. Après ajout de nouveaux panneaux solaires et d’un contrôleur MPPT dans l’arc antillais, notre situation est désormais plus que convenable. Nous aurions dû changer les batteries avant de quitter la France, elles étaient déjà un peu âgées et utilisées par l’ancien propriétaire du bateau. On aurait eu plus de choix et des prix plus attractifs qu’au Cap-Vert où nous avons du les changer d’urgence

Ou peut-on facilement faire des travaux sur son bateau, le sortir de l’eau et trouver du matériel ?

Le long de la route en Atlantique et Caraïbes, il y a des endroits plus appropriés que d’autres pour faire des réparations sur son bateau, pouvoir le sortir de l’eau ou juste acheter du matériel.

– Pour trouver du matériel : le mieux c’est sans doute les îles Canaries, la Martinique et Saint Martin (surtout côté néerlandais où l’on peut s’épargner des taxes donc pour des gros achats, il peut être intéressant d’y aller). Au Panama, vous pouvez faire livrer n’importe quel matériel depuis Miami en moins de 2 semaines pour un prix raisonnable (en passant par Marine Warehouse par exemple).

– Pour sortir son bateau de l’eau et le stocker à terre: le moins cher c’est sans doute au Guatemala, sur le Rio Dulce. Dans les Caraïbes, plusieurs ports proposent de lever votre bateau, mais ce n’est pas donné, comme en Guadeloupe ou en Martinique. Il semble qu’à Cariacou ou Grenade, c’est assez accessible.

– Pour trouver des services dans tout corps de métier : Le Marin en Martinique est vraiment très fourni ! Vous trouverez tout ce que vous pouvez chercher mais c’est généralement assez cher. Au Guatemala, la main d’œuvre ne coûte pas grand-chose et ils travaillent généralement vite et bien. On peut quasiment refaire son bateau intégralement pour une somme plus que raisonnable !

Notre bateau nous a-t-il convenu jusqu’ici?

Parfaitement:) L’Océanis 390, version 2 cabines, est un très bon bateau (venez le visiter ici). Aussi bien en navigation, il est sein, tient bien la mer, avance bien, qu’au mouillage, où nous avons tout le confort nécessaire pour 2 personnes. Nous avons opté pour l’achat d’un dessalinisateur avant notre départ, il produit 25 L/heure pour 13 Ah. Sous en sommes très satisfaits et ne regrettons absolument pas ce choix. Au contraire, nous n’hésiterions pas à refaire le choix d’installer un dessal si on compte partir plus d’un an (il faut rentabiliser l’appareil un peu quand même), c’est un confort vraiment non négligeable !

Et les appréhensions avant de partir en voyage en bateau

Gérer le stress des nuits au mouillage, laisser son bateau seul au mouillage pour la journée ou plusieurs jours, peur des grandes navigations de plusieurs jours…mais aussi une question essentielle, Anaïs allait-elle apprécier la vie en bateau, elle qui n’en avait jamais fait auparavant ?

Toute ces questions et inquiétudes se sont simplement envolées au fur et à mesure des semaines passées à bord. Une bonne ancre et une longue ligne de mouillage vous mettent en confiance très rapidement par exemple. Nous n’avons jamais dérapé avec notre ancre Spade et c’est important pour dormir sereinement ou laisser le bateau même quand il y a du vent. En ce qui concerne les navigations, le trajet est fait de manière à y aller progressivement avec des sorties en mer de plus en plus longue.

Et finalement Anaïs aime ce voyage donc tout va bien 😉 Un léger mal de mer de temps à autre, surtout en début de navigation, mais ça se dissipe rapidement et elle apprécie aussi bien les instants sur l’eau qu’à terre.

6 commentaires

  1. Bonjour,
    j’ai commencé mon Tdm en écumant blogs et récits de voyages sur YouTube , vous faisiez parti de mes favoris , un régal. En retraite je réalise enfin ce rêve depuis peu. Je pense faire la transat Cap Vert- Antilles en octobre ou novembre. De belles balades en perspective . Je veux vraiment prendre mon temps et envisage aisément votre parcours , les Bahamas pendant la période cyclonique, le Belize , Costa Rica , Panama pour enfin passer le canal en février-mars …2025 . Peut-être auriez vous un peu de temps et la gentillesse de me conseiller . Si c’était à refaire… chose que je vous souhaite bien sûr.

  2. Merci beaucoup de nous faire partager votre expérience .
    Nous sommes TRES attentifs à tout ce que vous écrivez sur ce blog
    Un grand merci et bonne continuation
    Yannick et Catherine

  3. vraiment intéressant et instructif. Vraiment que du bonheur, profitez en bien.
    Yannick (first 25.7 S)

  4. ca fait plaisir de savoir que le desal est une excellente option 🙂
    ton pere
    biz

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