Panama City et ses alentours côté Pacifique

Les lettres colorées de la ville de Panama City.

Après notre traversée du canal de Panama, il a fallu partir à la découverte de ce qu’offrait le pays une fois sur sa côte Pacifique. Presqu’île Amador, Panama City, Taboga Island, on vous dit tout !

On a d’abord voulu parcourir la capitale, pour la visiter mais aussi pour s’approvisionner le plus possible en vue de notre future traversée de l’océan. Car une navigation d’une trentaine de jours, ça se prépare minutieusement !

Courses, pleins d’eau et de diesel, vérifications du gréement et des instruments, vidange moteur, mise en place du téléphone satellite, derniers articles postés sur notre blog… Il y en a des choses à faire ! Sans compter des lessives à bord et à terre et un bon carénage du bateau à l’éponge pour être le plus propre et le plus rapide possible !

Presqu’île Amador, entre marinas chères et restaurants sympas

Tout d’abord, où a-t-on jeté l’ancre côté Panama City ?

Nous avons testé les deux mouillages autour de la presqu’île Amador : La Playita et Las Brisas. Le premier, côté canal, est abrité (sauf des passages des navettes et cargos au large). Le souci, c’est que pour descendre à terre, il faut s’amarrer au ponton de la marina du même nom, La Playita, et c’est 50$ la semaine pour un dinguy !

Note : Eh oui, le niveau de vie n’est pas le même par ici, avec des places en marina autour de 110$ ! Si on paye juste pour son annexe, on n’a même pas accès à la laverie ni au wifi… Il y a une autre marina de l’autre côté de la presqu’île mais elle est au même tarif (on ne sait pas pour le ponton à annexe par contre). Leur seul intérêt est d’avoir des ships, ça dépanne mais si tout semble un peu hors de prix…

On file rapidement au 2nd mouillage, côté Panama City : Las Brisas. Le vent s’y lève chaque après-midi, avec un clapot bien désagréable, mais l’avantage, c’est qu’on peut accoster gratuitement au ponton des militaires. Bon, tant bien que mal, attention à la marée basse sur les cailloux ! Le gros bonus, c’est qu’il y a sur le ponton un robinet d’eau douce potable, où on peut remplir gratuitement ses bidons !

Sur la presqu’île elle-même, on peut se promener et admirer la skyline des gratte-ciels de Panama City, profiter des restaurants (dont une bonne pizzeria au feu de bois) et des marchands de glace ou encore aller visiter le centre Punta Calebra.

Sur la presqu'île Amador, avec Panama City et ses gratte-ciels au loin.

C’est une adorable petite réserve animale et végétale près de La Playita, où on en apprend plus sur les espèces endémiques, comme les grenouilles, les paresseux, les coraux ou encore les animaux marins locaux. Le parc est petit mais intéressant, les agents de la réserve sont tous très disponibles pour plus d’explications.

Grenouille verte du Panama, dans une réserve.
Les grenouilles d’Amérique centrale sont en grand danger face à la prolifération d’un champignon toxique.

Note : Sur Amador, on trouve aussi un Duty Free près de Flamenco Marina. Attention, il faut son passeport pour y entrer mais de toute manière, il n’y a pas grand-chose d’intéressant. Sauf si vous cherchez du parfum ou des chocolats au même tarif que dans les aéroports.

Panama City, entre gratte-ciels, malls et petites rues charmantes

Pour se rendre en ville, le bus est le transport le moins cher : 0,25$ pour un trajet ! Le réseau est très fourni, on peut aller partout en combinant avec l’unique ligne de métro (0,35$ le trajet). Au pire, il reste toujours le taxi, très nombreux en ville. Mais mieux vaut négocier sa course avant de monter dedans !

Carte de bus dans Panama City.
Pour le bus, il faut une carte spéciale, pour biper dans le tourniquet à la montée. Impossible de payer directement au chauffeur. Pas de vente de carte sur Amador, il faut se rendre au centre commercial Albrook, l’acheter et la recharger sur des bornes spécifiques.

Le terminus du bus n°850 qui passe à Amador est le méga mall d’Albrook. Quand je dis méga, ce n’est pas peu dire, le centre commercial est gigantesque ! C’est le plus grand d’Amérique latine ! On trouve des enseignes de vêtements locales comme des marques plus connues, certaines ont deux voire trois boutiques à l’intérieur du centre.

Mais le plus impressionnant reste les food courts, ces espaces immenses où se succèdent toutes les chaînes de fast food qu’on peut imaginer. KFC, McDonalds, Pizza Hut, Buger King, Wendy’sn Domino’s Pizza sans oublier de nombreux stands chinois et vietnamiens. Les Panaméens raffolent y manger du poulet frit ! Étant donné le grand rayon d’huile dans chaque supermarché, il semble que ce soit un de leur plat favori…

On a pu faire notre avitaillement au supermarché Super 99, on trouve à peu près ce qu’on veut. Pas de fromage appétissant bien sûr mais on sait bien où on se trouve!;) On a pu aussi se faire livrer avec nos amis de Garulfo de l’alcool et de l’eau depuis Mégadépôt, un grossiste en ville.

Note : Même si nous avons un dessalinisateur à bord, on a préféré jouer la sécurité en achetant de nombreux litres d’eau en bouteille. On a bien fait car notre dessal est tombé en panne pendant la traversée !

On trouve aussi un marché au poisson et un marché de fruits et légumes près de la vieille ville de Panama City, pour les plus courageux avec les changements de bus.

Balades dans la vieille ville

Panama City se divise en plusieurs parties le long de la côte : la vieille ville, réhabilitée depuis peu, les buildings de banques et autre sociétés, la presqu’île Amador, les ruines de l’ancienne cité à l’ouest et la banlieue de l’autre côté du canal à l’est.

On est allé arpenter les ruelles de la vieille ville, un quartier assez bobo où on croise finalement peu de locaux, mais plutôt des Occidentaux venus travailler et vivre ici. Les tarifs sont chers, pour se loger mais aussi pour se restaurer !

Dans les petites ruelles de la vieille ville de Panama City.
Les rues sont mignonnes, bien propres, avec des petites boutiques sympas et des beaux bâtiments coloniaux restaurés.
Musée sur le canal dans la vieille ville de Panama City.
Ne manquez pas le musée du canal, situé sur une jolie place. L’entrée est à 10$ par personne, il est très intéressant ! Dommage que les textes soient pour la plupart seulement en espagnol. Il y a aussi celui situé à l’écluse de Miraflores sur le canal.

Au pied des gratte-ciels

J’avais vraiment envie d’aller me promener dans la nouvelle ville. J’avais encore en tête un précédent voyage inoubliable sur les belles avenues new-yorkaises ! Eh bien là, ce n’est pas exactement pareil… Disons que de loin, l’illusion était parfaite, de jour comme de nuit, la skyline est plutôt jolie.

Déjà pour s’y rendre, ce n’est pas une mince affaire. On prend le bus puis le métro, sans trop savoir où s’arrêter… Et une fois sur place, au pieds des géants de verre et de béton, l’Amérique centrale revient en force ! Point d’avenues propres et vastes, point de boutiques ni cafés chics. Non, rien que des rues sales, sans trottoirs ni accès pour les piétons, où la circulation dense ne s’arrête jamais. Même les buildings vus de près n’ont aucun charme.

On avance au hasard des rues, pour tomber sur le seul attrait du coin, un énième centre commercial ! Au moins, l’air y est climatisé. Ce mall, appelé Multiplazza, est beaucoup plus chic et branché qu’Albrook, plus populaire. On trouve même des allées de bijoutiers célèbres ou grands couturiers. Moi au final, ça ne me dérange jamais les magasins;)

Taboga Island, petit échappatoire au large du tumulte de la ville

Entre notre passage du canal sur notre voilier et notre second transit à bord de Charlotte, on s’est échappé quelques jours au calme d’une charmante petite île : Taboga.

Située juste en face de l’embouchure du canal, il suffit d’une heure environ pour s’y rendre. On mouille derrière l’isthme (qui se recouvre à marée haute), côté village. Attention aux marées, on n’en a plus l’habitude après un an dans les Caraïbes !

Dans le petit village de Taboga Island.
Ici, c’est calme et authentique. Le petit village est plein de charme, avec ses ruelles fleuries et ses maisons colorées.
Mouillage sous l'île de Taboga Island, face à Panama City.

On trouve quelques restaurants en bord de plage, dont le sympathique Calaloo, pour manger tout en se détendant au son d’un rythme de reggae. Attention cependant à venir profiter des avantages de Taboga en semaine car les week-ends sont pris d’assaut par les touristes et les panaméens avides de plage. Tout se transforme alors en station balnéaire bruyante…

Randonnée au sommet de l'île de Taboga près de Panama City.
Randonnée au sommet de l’île, sur les routes de terre qui serpentent. On obtient une vue à 360°, sur les ruines d’un blockaus de la 2nde guerre mondiale !

Un rapide tour au carnaval

Nos derniers jours de préparatifs pour la navigation se sont faits pendant le carnaval de Panama. On avait peur que tout soit fermé mais pas Albrook, ça non:) On a quand même pu profiter d’une fin d’après-midi pour aller voir les festivités en ville. Après avoir admiré depuis le bateau les nombreux feux d’artifice, ça donnait envie !

Le carnaval de la capitale est localisé sur l’avenue Cinta Costera, le long du littoral. Ce qui nous a surpris, c’est que tout était délimité entre des barrières et des barrages de policiers. Ils étaient d’ailleurs quasiment aussi nombreux que les civils à patrouiller dans l’enceinte ! Personne n’est déguisé, seuls les chars et les personnes habilitées dessus témoignent du carnaval. Mieux vaut venir en milieu de journée, ils doivent être beaucoup plus impressionnants, avec les filles aux magnifiques costumes de plumes ! Mais à cette heure tardive, nous avons le droit à seulement un petit défilé.

Défilé lors du carnaval de Panama City.

On peut grignoter un peu sur place, grâce aux stands bruyants alignés à la manière d’un festival. Rien d’extravagant, on a le choix en hot dog ou brochette de poulet et bière light seulement !

Derniers préparatifs avant le grand départ

Il est temps de rentrer au bateau, nous partons le surlendemain pour notre plus grand challenge sur l’eau, la traversée de l’océan Pacifique ! Retrouvez notre article « Traversée de l’océan Pacifique à la voile » où on vous raconte cette épopée en détails.

Le bateau est rempli à fond, on pourrait carrément tenir un siège ! Tout est prêt à bord pour ce défi : annexe rigide attachée sur le pont, Iridium configuré, pleins d’essence, d’eau et de diesel à Flamenco Marina, clearance de sortie, etc. La fenêtre météo devant nous s’annonce excellente pour aller au moins jusqu’aux Galápagos, c’est parti !

Note : C’était beaucoup trop cher d’aller remplir eau et gasoil à La Playita. Cette marina demande 35$ juste pour s’amarrer au dock, avant mettre d’avoir rempli une goutte dans le bateau !

Pourquoi plus les Marquises que les Gambiers ?

On a décidé depuis longtemps, voire depuis toujours, qu’on irait directement aux Marquises depuis Panama et non aux Gambiers. Mais pourquoi ? Car il faut faire un choix entre les deux. En effet, même si rejoindre les Marquises depuis les Gambiers est encore possible, bien que peu confortable, l’inverse est presque impossible à cause du vent.

A vrai dire, avant, on n’avait quasiment jamais entendu parler des Gambiers, îles faisant aussi partie de la Polynésie française, comme les Marquises. Par les récits de navigateurs et les blogs, les Marquises nous ont toujours fait rêver. On a trop envie de voir ces montagnes sortir de l’eau à l’approche des îles !

Mais les Gambiers, ça doit être chouette aussi, ce sera pour un prochain voyage ! Il doit y avoir moins de monde encore, et les mouillages sont parait-il mieux protégés…

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