Bilan après 5 semaines de navigation aux îles Baléares

Anaïs devant le tunnel dans une des falaises de la calanque Sa Calobra.
Voici notre ressenti après plusieurs semaines de navigations et de mouillages à bord de Manwë, autour des îles Baléares.

 

Les îles Baléares étaient notre première étape depuis notre départ pour notre odyssée maritime depuis Toulon. Nous avons longé les côtes des trois principales îles du nord au sud : Minorque, Majorque et Ibiza. Après 5 semaines de croisière ici, il est temps de poursuivre notre route vers Gibraltar et donc de faire un point sur notre expérience dans l’archipel. En temps que marins, notre point de vue est essentiellement basé sur la côte depuis la mer ainsi que sur quelques promenades le long des rivages. En effet, nous n’avons pas eu trop l’occasion ici de partir nous promener dans les terres.

Extrait de notre logiciel de cartographie, avec la trace GPS autour des îles Baléares.

Nos navigations et mouillages ont été guidés par (i) la météo, qui conditionne l’état de la mer, et donc l’état de nos nuits, la santé du bateau et des marins, par (ii) le livre « Pilote Côtier » datant de 1996, qui a su nous guider à travers les passages entre les îles, pour choisir les mouillages, même s’il nous a parfois induit en erreur à cause de son ancienneté (pour par exemple nous mener dans des calanques transformées en zones de mouillage payant…), par (iii) les ouï-dire et avis d’autres plaisanciers et enfin par (iv) le flair du capitaine.

 

Minorque

Minorque, la petite familiale, sauvage et exposée au vents et houles, aura été notre galop d’essai un peu déroutant. Après une arrivée au nord dans la baie de Fornells, nous avons choisi de tourner autour de l’île en passant par l’est. Après les baies très encaissées et protégées du nord, nous sommes arrivés sur la côte sud qui ressemble à une muraille de cinquante mètres de haut, déchiquetée par d’étroites calanques. Sur le papier, j’étais très excité à l’idée de parcourir cette côte sud, hélas lors de notre passage, j’ai vite été décontenancé, la légère brise de sud-est qui soufflait tous les jours levait une houle assez désagréable qui s’immisçait dans presque toutes les calanques… De plus, parmi les calanques susceptibles de nous protéger, certaines sont désormais réservés à un mouillage payant sur bouée ou d’autres sont occupées par une horde de touristes en pédalos, logeant dans les hôtels derrière les plages.
Bref, c’est une île quand même très belle, la Cala Coves obtient notre faveur, mais il faut jouer d’un peu de chance sur la météo pour en profiter un maximum. Nous, nous avons eu une tempête de mistral (vent de nord) lorsque l’on était au nord et du vent quotidien de sud-est lorsque l’on était au sud…

Majorque

Majorque, la plus grande île, sans doute avec le plus de paysages différents mais nous n’avions pas le temps d’en faire tout le tour. Il a donc fallu choisir en l’est ou l’ouest pour la contourner. Comme le régime de vent d’est que l’on avait depuis une semaine à Minorque nous avait bien marqué et semblait être toujours d’actualité, nous avons opté pour l’ouest qui, de plus, semblait comporter des paysages plus spectaculaires et différents de la précédente île.

En effet cette côte est vraiment époustouflante, des montagnes (jusqu’à 1445 m) se jetant dans la mer, en de grand éboulis ou des canyons formant des calanques encaissées entre des falaises de près de 300 m. C’est ici que nous avons trouvé sans doute notre plus beau mouillage, dans la Cala Sa Calobra, qui, pour un début d’août n’était pas très encombrée. Le mouillage très (voire trop) occupé était en fait le suivant, Puerto Sóller, qui est le seul véritable abri de cette côte ouest, certes joli, mais assez infernal lors de notre passage. En effet, des bateaux au mouillage quasiment au contact lorsque le vent tourne dans tout les sens, le vent de nord-ouest assez atténué mais pas la houle, et la tempête de vent de nord de nuit, tout ça nous en a fait voir de toutes les couleurs ! Cette côte ouest se termine au sud par la majestueuse île de Dragonera, qui vaut vraiment le temps d’y faire une randonnée jusqu’au sommet. Un crochet d’une journée à Palma de Mallorca, la capitale, pour récupérer des cousins et visiter la ville, est sympa mais assez lourd en termes de logistique. C’est 16 milles depuis Santa Ponça, pas de place au port pour y passer une nuit donc mouillage à la journée juste devant la cathédrale, mais évidement pas la possibilité de débarquer en annexe au plus proche, donc 15 minutes d’annexe pour rentrer dans le port…

Malgré une densité de bateaux en croisière plus importante, nous avons trouvé à Majorque de très beaux mouillages dans des paysages vraiment très beaux et dans des baies assez protégées pour passer de bonnes nuits (ce qui change vraiment la donne).

Ibiza

Enfin Ibiza, avec sa jet set en yacht, ses petites calanques isolées, et ses beach clubs et boites de nuit branchées, a été notre dernière étape et finalement, contre toute attente, la plus sympa et reposante. Parce que l’on y était à partir du 15 août, on a vu la population touristique décroître et donc moins de problème de place ou de proximité dangereuse avec d’autre bateaux dans les mouillages. Ça détend un capitaine ! De plus, Ibiza est criblée de mignonnes calanques, de par sa petite taille, il est facile de se rendre dans un endroit protégé en fonction de la météo. Nous en avons fait le tour depuis le nord jusqu’à la capitale Eivissa au sud, en passant par l’ouest. Au sud, Ibiza se prolonge par l’île de Formentera, celle-ci réputée pour sa belle langue de sable qui la relie presque à l’île principale. Revers de la médaille, les ferrys incessants qui débarquent les touristes lèvent une houle infernale dans ce mouillage pourtant très joli. Nous n’avons évidemment pas fait l’impasse sur une sortie boite de nuit à la capitale de l’île, avec mes deux cousins, pour vérifier la réputation du lieux. Bien que pas forcément friand ce genre de sortie nocturne, je n’ai pas été déçu par cette expérience :  une soirée électro au Pacha.

C’est donc sur une très bonne note que notre voyage au Baléares se termine sur Ibiza, l’île que nous avons préférée, qui reste très sauvage, avec un tourisme très différent de Minorque et Majorque. Plus de pédalos partout, remplacés par des gros yatchs et leurs jouets bien que parfois bruyants (jet-ski), mais qui reste raisonnables en quantité à la fin du mois d’août. Enfin comme je vous l’ai dit plus haut, la météo bien plus favorable que nous avons eu ici influe beaucoup sur notre ressenti.

Les îles Baléares en quelques chiffres :

Il nous a fallu 43 heures pour parcourir les 210 milles qui sépare Toulon de Minorque.

On a parcouru :

  • 54 milles autour de Minorque en une grosse semaine
  • 40 milles pour rallier Majorque en 9h15
  • 120 milles pour un demi tour de Majorque en 2 semaines
  • 50 milles pour rejoindre Ibiza en 10h
  • 78 milles autour d’Ibiza en 2 semaines

Enfin, pour quitter les Baléares, nous avons navigué pendant 27 h et 127 milles, depuis Ibiza jusqu’à Carthagène sur la côte espagnole.

En un peu plus de 5 semaines, nous avons donc parcouru 679 milles au total depuis la France pour cette première étape de notre voyage.

Mes impressions négatives sur les Baléares :
  • On y voit très peu de poissons, et je n’ai pas réussi à en pêcher un seul à la traîne. Je n’ai même pas essayé la chasse sous-marine car en nageant la journée, je ne voyait vraiment rien d’intéressant. Sur Minorque il me semble même que c’est interdit de pêcher sans une licence.
  • Un archipel assez exposé aux houles et vents, comparé à la Corse et à la Sardaigne. Peut être que c’est lié à cet été 2017, c’est juste une impression, mais nos nuits ont était beaucoup plus mouvementées.
Le positif et mes recommandations basées sur cette expérience :
  • Cala Coves, sur Minorque. Ne pas hésiter à se faire une place entre les bateaux (au chausse pied !) si c’est encombré et une fois installé y rester plusieurs jours. Cette cala est la mieux protégé de la côte sud, très agréable, il y a une source d’eau douce et la première ville est à 20 min de marche.
  • Cala Sa Calobra, sur Majorque. Sauf par vent d’ouest, c’est magnifique, on peut remonter le canyon sur des kilomètres. La randonnée total en aller simple dure 6 h, il faut la commencer tôt le matin pour éviter la chaleur étouffante, et prendre beaucoup d’eau ! Nous avons fait que le début. Cette calanque est assez vaste, elle peut accueillir beaucoup de bateaux.
  • Une rando jusqu’au sommet de l’île de Dragonera, c’est 1h30 de montée pour 300 m de dénivelé positif et une vue mémorable au sommet d’une falaise qui tombe à pic. Le mouillage n’est pas sain pour y passer la nuit, on a mouillé dans 15 m de fond sur une plaque de sable pour être tranquille pour la journée (sinon il y a 4 m de fond au plus près mais dans des roches). On a préféré rejoindre Puerto Andratx pour mouiller devant pour la nuit.
  • Cala Salada, sur Ibiza, est une calanque très calme (sauf par vent d’ouest j’imagine), nous y avons passé un moment très agréable et détendu.
  • Cala Talamanca, un mouillage gratuit juste à coté de Eivissa : très pratique pour les gens qui souhaiteraient visiter la capitale de l’île, faire la fête ou déposer des gens pour l’aéroport, sans se ruiner au port (où de toute façon il n’y a jamais de place en été). Certes, le mouillage est rouleur (par vent d’est, ou même sans vent !), mais on débarque sur un petit quai en annexe, et l’on est à une demi-heure de marche du centre ville, ou à seulement 15 min des boites de nuit 😉

 

3 commentaires

  1. Bravo pour votre Blog.
    Vos impressions sur les différents lieux et vos bons (et mauvais) plans seront très utiles.
    Profitez-bien. Bye

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