Enfin, nous sommes partis pour notre grand périple avec Manwë ! Il était temps, après ces dernières semaines de préparatifs, nous avions vraiment hâte de commencer notre voyage. On s’était fixé une date de départ, bien sûr, mais notre récent changement de gréement dormant à La Seyne sur Mer nous a contraint à la reculer. Au moins, nous avons pu profiter un peu plus de mes parents, qui étaient descendus dans le Sud pour assister à notre départ !
Le grand départ
Nous voilà donc partis, en ce mercredi 19 juillet, pour notre première escale : les îles Baléares. Départ à 11h30 du ponton du chantier Russo Yachting (qui nous a changé notre gréement), cap au 200°. On devrait mettre entre 40 et 48 heures à traverser. Le vent s’annonce travers pour la première journée et vent arrière pour la suite (assez faible). Normalement, la mer sera belle, plutôt calme. Enfin, ça c’est ce qui est prévu sur les gribs téléchargés par Damien.
Malheureusement pour moi, une grosse houle venant du Sud-Est (formée suite à un coup de vent quelques jours plus tôt ? On ne saura pas l’expliquer) se fait sentir dès notre sortie de la rade de Toulon. Le vent lui est plutôt avec nous, nous naviguons au vent de travers, le bateau avance bien, 6 nœuds de moyenne.
La journée passe plutôt rapidement, on alterne entre dormir, manger, regarder l’horizon, lire un peu ou faire des jeux de société. Enfin, moi je ne lis pas encore… La houle nous secoue dans tous les sens et je préfère ne pas me concentrer encore à lire ou regarder un film. J’ai anticipé sur les médicaments (Mercalm®), aucune envie de passer la traversée au plus mal dans la cabine comme l’année dernière ! Mais pour le moment, tout va bien.
Seulement, le premier soir vers 20h, le vent diminue fortement (voire disparaît) mais la houle, elle, est bien toujours là. Nous sommes obligés d’allumer le moteur pour environ 2 heures. Le vent revient lors du 1er quart de Damien vers 22h, nous filons alors à 5 nœuds. Nous alternons nos quarts toutes les deux heures. Mais vers 5h du matin, le vent tourne en notre défaveur, on le reçoit alors vent arrière. Il est trop faible pour contrer la houle, on repart au moteur.
On se fera secouer toute la journée, malgré quelques empannages pour aller chercher du vent. C’est à partir de 16h qu’on peut envoyer le spi et filer à 5,5 nœuds vers Minorque. Entre temps, Damien a tenté de faire marcher pour la première fois notre dessalinisateur, qu’il avait fini d’installer à La Seyne sur Mer, la veille de notre départ. Résultat : de l’eau partout, douce et salée, dans la salle de bain arrière ! Heureusement, après quelques serrages de filtres et de colliers, ça y est, le tour est joué ! Le dessalinisateur fonctionne, nous goûtons fièrement notre breuvage, l’eau est plutôt bonne.
Encore de la houle…
La deuxième nuit sera plus dure pour moi, difficile de tenir les quarts, je commence à fatiguer. Ressentir la houle en permanence m’épuise, il faudra que je m’habitue au fil des navigations. J’ai fait l’erreur de vouloir regarder une série pendant mon quart, eh bien, ça n’a pas manqué ! La nuit était noire et les vagues incessantes, je me suis sentie mal… Pas malade non plus, mais plus opérationnelle pour surveiller. On ne m’y reprendra plus, pas de série mais ni liseuse quand on ne voit pas l’horizon ! Damien lui tient le coup, comme toujours, il assure pour le reste de la nuit.
Il aperçoit le phare de Minorque vers 2h du matin, et nous arrivons dans la baie de Fornells vers 7h (au nord de l’île). Il ne nous reste plus qu’à mouiller ici. C’est une jolie baie bien abritée, avec un petit village aux maisons blanches et aux palmiers que l’on pourra visiter plus tard (une fois notre nouvelle annexe gonflée !). On compte rester ici quelques jours, avant d’aller voir plus à l’est de Minorque.
Quelques chiffres :
Distance parcourue : 210 milles
Durée de la navigation : 43h30 (avec 12h30 de moteur…)
Météo : grand soleil la journée, nuageux la nuit et sans lune (on n’y voyait pas grand-chose!)
Pêche : 0 poisson alors que la traîne est bien restée 24h dans l’eau !
Faune : on a assisté brièvement à une chasse mêlant des thons et des dauphins qui sautaient hors de l’eau. Quelques oiseaux aussi en s’approchant de la côte, et une grosse libellule !
Profitez bien et prenez soin de vous!c’est super de pouvoir te lire ma grande et ainsi suivre votre voyage
Merci beaucoup ! 🙂
Bon courage les enfants ! Le départ est toujours difficile, mais une fois bien échauffé ….
Repose toi ma grande. Gros bisous à vous deux. Papy et Mamie.
Merci 🙂 Oui on s’est bien reposé déjà, là on s’est mis à l’abri dans une calanque plutôt calme pour laisser passer un coup de vent mardi. Plein de bateaux ont fait comme nous d’ailleurs. On a pu retrouver des amis des parents de Damien dans cette calanque, c’est sympa !
C’est le vrai départ du périple alors? Et bien que d’aventure, ça ne s’improvise pas! Mais il faut admettre que si c’était facile ça perdrait de son charme ^^.
Oui c’est le grand départ !! 🙂 eh oui on doit le mériter au final… De toute façon, il fallait bien commencer par un peu de navigation pour aller quelque part lol. Du coup là, on se repose quelques jours, qu’est-ce que ce sera quand on va traverser l’Atlantique, je vais devoir me reposer une semaine entière ^^ Mais bon tout est une question d’habitude j’espère !
Même avec de l’habitude la traversée de l’Atlantique doit être une épreuve éprouvante. Mais bon, après l’effort le réconfort et le far niente sur des eaux turquoises ce doit être agréable. Une merveilleuse manière de récupérer ^^.