Bilan d’une croisière de deux mois dans les îles Marquises

Aller jusqu’aux Marquises, c’était sans doute la part les plus importante de notre rêve de navigateurs autour du monde ! Et donc naturellement notre point d’arrivée choisi après la traversée de l’océan Pacifique. Nous sommes arrivés sur l’île la plus sud, Fatu Hiva, dans sa célèbre baie des Vierges. Pour remonter ensuite tout l’archipel du sud au nord en deux mois, de début avril à début juin 2019.

 

Disposition de l’archipel

Les Marquises, ce sont majoritairement deux groupes d’îles : au sud la grande Hiva Oa et les petites Tahuata et Fatu Hiva, et au nord, plus proche de l’équateur, la grande Nuku Hiva et les petites Ua Pou et Ua Huka. D’autres îlots sont disséminés au sein de l’archipel, dont plusieurs encore plus au nord, mais sont inhabités et peu fréquentés par les voiliers.

 

Les îles d’un même groupe sont à une distance d’environ une trentaine de milles nautiques, excepté Tahuata qui est très proche de sa grande sœur Hiva Oa. Par contre, entre le groupe sud et nord, il faut compter une bonne soixantaine de milles au moins.

Notre trace à travers l'archipel des Marquises
Notre trace à travers l’archipel des Marquises

Les îles sont disposées sur un axe SE-NO, du coup, il est assez facile de naviguer du sud au nord. En revanche, il faut un peu plus de courage pour redescendre l’archipel vers le sud, car on se retrouve au près avec un peu de courant portant vers l’ouest.

 

Orientation de la houle et mouillages en conséquence

 

En théorie, il y a deux saisons : d’avril à octobre la houle du sud serait dominante, provenant des dépressions passant largement au sud de la Polynésie. Et de novembre à avril, la houle viendrait majoritairement du nord.

Je pense qu’on a eu beaucoup de chance lors de notre premier mois passé au Marquises, c’est-à-dire avril 2019. Les alizés étaient très faibles et il n’y avait presque pas de houle. La plupart des mouillages que nous avons fait à Fatu Hiva, Tahuata et Hiva Oa étaient bien praticables. Malheureusement, ça s’est empiré par la suite, pendant le mois de mai, avec une houle longue incessante provenant du sud. Même si on pense être protégé au nord d’une île, la houle la contourne et on en ressent le roulis jusqu’en dans le fond de la baie !

 

On ne va pas se mentir, les Marquises, ce n’est pas l’endroit où on dort le mieux quand on habite sur un monocoque… La plupart des mouillages roulent ou sont susceptibles de rouler. Le mouillage vraiment très abrité qu’on a pu expérimenter à cette période est la baie d’Anaho au nord de l’île de Nuku Hiva. On y est donc resté plusieurs semaines tellement on y était bien !

 

Daniel’s bay ou l’anse Hakatea au sud de Nuku Hiva reste aussi calme malgré la houle à l’extérieur. Par contre, on a rarement trouvé pire que TaiohaeMouiller devant la ville principale de l’archipel était tout sauf agréable, on roulait tellement qu’on devait tout ranger à l’intérieur comme en navigation !

La baie d'Hakaui aux Marquises.

 

Où trouver de l’eau ?

 

Eh bien partout ! Des robinets d’eau douce potable sont présents sur chaque île et presque dans chaque mouillage. Elle provient des sources sur les reliefs et est très bonne ! Le seul endroit où on nous a déconseillé de boire l’eau est à Taiohae sur Nuku Hiva. Mais hormis dans cette baie, on a pu remplir facilement et régulièrement nos réservoirs d’eau à partir de bidons (4 x 25 L), parfois même directement dans l’annexe en branchant un tuyau sur le robinet du quai ou sur celui des plages.

 

Avoir un dessalinisateur à bord n’est pas donc pas indispensable quand on navigue aux Marquises (il le sera beaucoup plus dans l’archipel voisin des Tuamotus). Par contre, c’est très pratique d’avoir sur le pont des gros bidons prêts à l’emploi pour faciliter le remplissage des tanks d’eau.

 

Ravitaillement et produits locaux dans l’archipel

Régime de bananes récupéré sur Ua Pou et monté à bord.

Fruits frais à foison

 

Pamplemousses, citrons verts, bananes et mangues sont partout, vous en trouverez même le long des sentiers lors de vos randonnées. Mais le plus simple reste de demander aux locaux ! La plupart vous donneront des fruits avec plaisir ou en échange d’un petit quelque chose. Le troc est assez répandu sur des îles comme sur Fatu Hiva.

 

Lorsque qu’on tombe sur la bonne personne, on peut ressortir de chez lui avec plusieurs régimes de banane et des dizaines de pamplemousse:) Pour ne pas perdre toutes ces bananes qui mûrissent évidemment en même temps, on a d’abord les bananes séchées, à savoir les couper en deux et les faire sécher au soleil pour en faire une sorte de fruit confit. Mais ce qu’on préfère finalement, c’est la confiture ! Mangue ou banane, c’est vraiment délicieux. Bon, ça consomme du gaz mais si la quantité est importante, ça revient quand même moins cher que les pots neufs dans les supérettes et c’est tellement bon fait maison !

 

En ce qui concerne les mangues, c’est assez difficile de comprendre quand est la bonne saison, sachant qu’il y aurait deux saisons des fruits (notamment les pamplemousses) sur les Marquises. Il semblerait que ça dépende des îles (car elles sont plus ou moins proches de l’équateur et donc plus ou moins sèches) et de la variété de mangue à proprement dite. Si vous tombez sur une mangue bien mûre et sans « fils » à l‘intérieur, repérez l’arbre car c’est un vrai régal !

 

Et pour la viande et le poisson ?

 

Pour la viande, la ressource vient principalement des chèvres, cochons et poulets sauvages. Il y en a vraiment partout, ainsi que quelques élevage de bœuf local comme sur Nuku Hiva. La chèvre au lait de coco ou le cochon cuit dans le four marquisien ou au barbecue sont des plats traditionnels, à tester absolument chez l’habitant dès l’arrivée sur Fatu Hiva après la transpacifique !Petit cochon mangeant une noix de coco aux Marquises.

Enfin, la consommation de poisson a bien évidemment une part très importante dans la gastronomie locale. Nous, ce qu’on préfère, ce sont les poissons pélagiques, c’est-à-dire les poissons du large pêchés entre les îles, comme le thon ou le marlin. Car attention à la ciguatera xxx pour les poissons de récifs ! Les locaux connaissent les espèces non toxiques qui varient d’une baie à l’autre, mais dur de s’y fier parfois quand on entend des rumeurs à droite à gauche de personne tombée malade…

 

Yacht Services

 

Un Yatch Service est présent à Hiva Oa, dans la baie de Tahauku, et un autre à Nuku Hiva à Taiohae. Le premier propose un wifi plutôt performant en échange (et encore) d’une consommation sur place, le second propose une connexion beaucoup plus chère, mieux vaut aller dans les snacks aux alentours. En outre, les deux ont des services de lessive, informations diverses et parfois réparations.

 

Le seul chantier à sec se trouve sur Hiva Oa : Maintenance Marquises Service (MMS). Les stations services sont sur Hiva Oa, toujours dans la baie de Tahauku, et Nuku Hiva à Taiohae.

 

Note : En ce qui concerne le réseau téléphone, internet et les points d’accès wifi, on vous dit tout dans notre article : « Polynésie française – Formalités administratives (en bateau), réseau et wifi ». On vous parle aussi de la clearance d’entrée qu’on peut faire sur place, après être arrivé du Panama par exemple.

 

 

On ne regrette absolument pas d’avoir choisir les Marquises comme point d’arrivée après notre transpacifique. D’autres ont opté pour l’archipel des Gambier, différent mais tout aussi intéressant sûrement. Ce sera pour une prochaine fois !

En tout cas, l’archipel des Marquises est unique en son genre, avec une culture très ancrée et que les Marquisiens aiment faire partager. Les paysages sont incroyables et chaque île a sa propre identité, méritant toutes d’être visitées. En voilier, les mouillages ne sont pas les plus confortables rencontrés mais peuvent avoir beaucoup de charme. Bref, une escale immanquable sur la route de la Polynésie française !

1 commentaire

  1. Merci pour ces info interessantes, vous etes sur votre voilier,moi et ma femme en revons, ce sera pour plus tard, moi je suis en galere, si je veux du second degres en disant plus je suis exactement a l’inverse de votre liberté..
    Merci encore

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