Tour de l’île de Moorea en voilier (et en voiture) (2/2)

Hôtel Sofitel avec vue sur le lagon de Moorea en Polynésie française.

Suite de notre tour de l’île avec Manwë, à la découverte de tous les mouillages possibles. Dans notre post précédent, nous étions arrivés à Vaiare depuis Tahiti, puis ce fut Haapiti au sud-ouest et Opunohu au nord (cette baie que nous connaissons presque par cœur). Maintenant, place à la baie de Cook, à ses côtés pratiques, à ses promenades dans les terres avant un retour à Vaiare pour boucler la boucle. N’oublions pas un tour en voiture bonus le jour de mon anniversaire !

Après être passés devant de nombreuses fois sans nous y arrêter, il est temps d’aller voir en voilier la baie de Cook. Deux mouillages s’offrent à nous : au nord-est sur le lagon ou en fond de baie.

Mouillages au nord de l'île de Moorea sur OpenCPN.
Vue OpenCPN des mouillages de la baie d’Opunohu et de la baie de Cook, avec nos traces.

 

Mouillage devant Maharepa

 

D’abord, direction le lagon bleu turquoise près de la barrière de corail. Une dizaine de bateaux sont à l’ancre, mais contrairement au mouillage de Ta’ahiamanu où les plaisanciers habitent dessus pour travailler sur l’île, ici, ce sont plus des voiliers laissés là pour la saison cyclonique. Le mouillage est joli, nous jetons l’ancre sur le plateau de sable pour reculer au niveau du tombant, comme d’habitude.

Seul souci, le récif de corail ne semble pas très conséquent à quelques centaines de mètres de nous. La houle du nord (dominante en cette saison) et les vagues passent au-dessus : un clapot désagréable s’installe sur la zone. Le bateau danse et je n’aime pas ça, je sens que je vais mal dormir… Cela ne m’incite guère à vouloir m’attarder ici.

Mouillage au nord de la baie de Cook, devant Maharepa.
On ne dirait pas comme ça, mais ce mouillage n’est pas tranquille en permanence.

Nous voulons débarquer à terre et la même question résonne dans nos têtes : où laisser l’annexe ? Certainement pas au ponton du Moorea Beach Café, il faudrait sans doute consommer et étant donné la réputation un peu chic et bling-bling de l’endroit, nous n’avons aucune envie de dépenser dans des boissons hors de prix. Nous optons pour le morceau de plage à droite, qui semble public, avec un accès disponible sur la route. Peu engageant mais il n’y a pas vraiment le choix.

A terre, nous découvrons le village de Maharepa qui s’étend le long de la côte. Restaurants et boutiques s’enchaînent les unes après les autres pour mon plus grand plaisir, je suis contente de retrouver un peu d’animation. Bon, les magasins proposent un peu toujours la même chose : l’art polynésien sous toutes ses formes. Les joailleries de perles de Tahiti aux noms évocateurs pullulent sur le bord de la petite route : Pearl Romance, Sab Pearls, Tahia Pearls, Have a Nice Pearl, etc. Les paréos et tissus colorés volent dans le vent devant les entrées des boutiques et les sculptures de bois sont joliment entreposés dans les vitrines.

Au-delà de ce centre commercial à ciel ouvert (mais qui reste plaisant), vers l’est, on peut trouver beaucoup plus utile : un grand magasin de bricolage ! Il est un peu loin à pied mais nous n’hésitons pas à y orienter nos pas, nous avons toujours besoin d’un petit quelque chose pour le bateau.

Enfin de l’autre côté sur la route, côté baie de Cook, on tombe cette fois-ci sur une pharmacie. Encore une fois, cela peut s’avérer pratique. C’est d’ailleurs devant cet établissement que nous comprendrons que l’accostage en annexe se fait usuellement, sur un bout de plage.

Sur la route de la baie de Cook pour aller se promener à pied.
On ne se rend jamais bien compte des distances à terre. Tiens, la baie de Cook, ce n’est pas si grand, non ?

Un autre jour où nous resterons mouillés dans les parages, nous continuerons même plus loin, en quête d’un restaurant ou snack sympathique où déjeuner. Le panneau « L’ Ananas bleu » sonne plutôt bien sur le bord de la route, côté lagon, mais nous restons sceptiques vu le cadre : serait-ce dans un hôtel ? Nous tentons le coup, il s’agit bien d’une résidence hôtelière mais on peut avoir accès au restaurant sur le rivage sans être pensionnaire.

Vue depuis le restaurant L'Ananas bleu à Moorea, dans la baie de Cook.
Le décor est idyllique, on se sent tout de suite privilégié avec cette vue sur la baie et sur le mont Rotui !
A table au restaurant L'Ananas bleu dans la baie de Cook.
Un restaurant sans chichi mais où le poisson cru au lait de coco sera abordable et délicieux !

Jardin de l'hôtel qui héberge le restaurant L'ananas bleu à Moorea.

 

Mouillage en fond de baie

 

L’endroit reste charmant si le regard se porte vers l’horizon, vers les montagnes. En revanche, sous le bateau, cela l’est beaucoup moins. L’eau trouble, oscillant entre des teintes de vert et de marron, n’invite certainement pas à la baignade. Ce n’est pas l’intérêt du lieu de toute manière.

Non, son attrait principal reste la proximité d’un supermarché fourni et tout proche de la plage, dans le village de Paopao. (On peut accrocher sans souci son annexe au ponton près d’un snack juste à droite du supermarché.) On trouve également un shichandler – Uship – sur la route qui mène vers Maharepa, donc vers la gauche en venant du mouillage. Très récent et peu achalandé pour l’instant. Enfin, une station service à côté permet de faire le plein de gasoil du bateau.

En dehors des aspects pratiques de ce fond de baie, peut-on aussi partir se balader facilement dans les terres ? Nous ne savons pas où précisément, nous guidant principalement avec l’application Maps.me. La baie de Cook semble déjà moins bien organisée qu’Opunohu pour les randonnées, aucun panneau ne vient détailler les différents itinéraires. Nous prenons la route qui s’enfonce dans la vallée, accueillant avec plaisir les zones d’ombres projetées par les arbres. A un moment, nous tournons à gauche, la route se transforme en chemin de terre et d’après l’application, pourrait rejoindre le Col des 3 Pinus, un des spots connus pour admirer la belle vue sur le mont Rotui depuis les hauteurs de Moorea.

Évidemment, comme toujours, nous sursautons rapidement sur le sentier qui s’éloigne des habitations, dérangés par les aboiements violents de chiens tout proches. Une dernière maison se situe sur le talus au-dessus de nous, les chiens nous voient mais ouf ! ils ne peuvent descendre nous rejoindre. Je n’en mène pas large mais la suite semble sûre, nous continuons quand même.

Nous débouchons au milieu des champs d’ananas, le panorama qui s’étend sous nos pieds dans la vallée valait le détour. Avec ce mont Rotui toujours aussi impressionnant quel que soit le côté dont on le regarde !

Le mont Rotui vu depuis les hauteurs de la baie de Cook.

Sentier de randonnée entre les champs d'ananas.
Le chemin continue à travers les champs, dans la belle caldeira de Moorea.

Manguier qui nous fait de l'ombre sous ce soleil brûlant.

Nous ne savons pas exactement où se trouve le fameux col mais nous tentons de poursuivre notre marche. Nous arrivons au pied d’un immense manguier, qui nous procure de l’ombre et nous permet de faire une courte pause à l’abri du soleil. Soudain, nous entendons un bruit de moteur, un pick-up arrive depuis les hauteurs. La voiture s’arrête à côté de nous et le couple nous annonce qu’il est interdit normalement de se promener par ici… Ce serait privé. Dommage, rien ne l’indiquait et les sentiers à l’air libre n’étaient fermés par aucune barrière. Nous voyant dépités, les deux locaux nous proposent de monter dans leur benne pour nous redescendre plus rapidement sur la route en contrebas. Ou alors veulent-ils éviter que nous bravions l’interdiction et continuions notre balade ? Nous acceptons tout de même, au moins, nous n’aurons pas à repasser devant les chiens.

Note : Nous atteindrons finalement le Col des 3 Pinus lors de notre dernier retour à Moorea.

De retour sur la route, nous hésitons : retour à Paopao puis au bateau ou une autre promenade ? Le couple ne nous a pas laissé sans conseil, il suffirait d’emprunter la Route des Ananas (celle qui relie les deux baies par la terre) pour nous retrouver cette fois-ci sur un parcours balisé et autorisé. Pourquoi pas, après tout, il est encore tôt dans la journée !

Allez, c’est parti, un peu de motivation pour repartir en randonnée. Nous dépassons une ultime maison dressée sur le côté gauche de la route. C’est alors que j’entends des aboiements… Oh non, pas encore ! Trois gros chiens déboulent à toute vitesse du jardin et sortent sur la route, par un portail resté grand ouvert. Évidemment, aucun des trois n’est attaché et ils s’entraînent les uns les autres. Quand l’un se met à aboyer plus fort, les autres hurlent, quand l’un commence à nous suivre, les autres aussi. Damien ramasse un bout de bois dans le fossé tandis que nous continuons d’avancer, sans courir mais en nous retournant régulièrement. Par chance, les trois bêtes ne nous rattrapent pas, ils finissent par se lasser et par rebrousser chemin. Je ne veux absolument pas penser au retour ! Décidément, nous ne serons jamais tranquilles lors de nos sorties à pied. Ou peut-être qu’on porte la poisse ?

Un peu plus loin, un chemin de terre battue s’enfonce dans la verdure sur notre droite. Un panneau nous indique un sentier pour VTT mais cela ne devrait pas poser de problème non plus à pied. Nous croisons trois quads menés par un guide et un large groupe de vélos venus profiter eux aussi des environs.

Quads en excursion à Moorea, autour du mont Rotui.
Me voilà rassurée, les chemins par ici son publiques (donc autorisés) et sans aucune habitation à la ronde (donc potentiellement sans chien).

Les reliefs de Moorea verdoyants depuis la route des Ananas.

Couleurs vives dans les terres sur l'île de Moorea, entre vert, brun et bleu.

La promenade est agréable, les couleurs vives, nous retrouvons avec plaisir le paysage grandiose de Moorea, avec ses multiples sommets, sa végétation dense, son soleil brillant. Nous optons pour la balade complète, c’est-à-dire marcher jusqu’à la baie d’Opunohu. De toute manière, même si cela risque d’être long (un retour par la côte, si nous ne réussissons pas à nous faire prendre en stop, nous prendrait des heures!), j’ai trop peur de revenir en arrière et de repasser devant les chiens. Quitte à marcher, autant éviter les dangers et nous ne sommes pas réellement pressés non plus. Heureusement, un couple de touristes en vacances nous fera gentiment monter dans leur voiture pour nous ramener à Paopao, donc tout se termine pour le mieux !

En finissant notre balade, après un passage à gué d’un cours d’eau, nous voyons débarquer un guide et son groupe, venus spécialement ici sur un circuit d’excursion en quad pour nourrir les anguilles ! Avec des conserves de maquereaux, comme à Huahine. Les pauvres sont bien habituées, elles sont toutes arrivées en quelques secondes pour profiter du déjeuner ! Il faut dire que le guide nous avoue les nourrir à heure quasi fixe et parfois plusieurs fois par jour.

Nourrissage d'anguilles dans une des rivières de Moorea.
Pas fan de ces « feeding » pour impressionner la galerie…

 

Retour à Vaiare, dans le second mouillage plus au nord

 

Notre tour de l’île en voilier s’achève. Nous avons des projets sur Tahiti : il nous la presqu’île à découvrir en voilier (on vous en parle dans un futur article!). Pour raccourcir la distance à parcourir entre les deux îles, nous préférons revenir à notre point de départ, devant Vaiare à l’est. Cette fois-ci, nous testons le mouillage non loin du Sofitel, une jolie piscine un peu plus abritée par les vagues des nombreux allers et retours de ferrys.

Vue sur l'île de Tahiti depuis Moorea avec un dauphin au premier plan.
Quelle vue toujours aussi splendide sur Tahiti ! Avec un dauphin au premier plan venu nous saluer !

 

Et un petit tour de l’île en voiture ?

 

Quand nous étions ancrés dans la baie d’Opunohu lors de ce tour de l’île en voilier, le jour de mon anniversaire arriva:) Je ne suis pas très demandeuse en terme de cadeaux (il faut dire qu’on a déjà tout ce qu’il faut à bord en matériel et souvenirs) mais j’aime prévoir une activité qui change un peu de notre quotidien. Quoi de mieux que de s’organiser un tour de l’île en voiture ? Pour parfaire nos connaissances, mais par la terre cette fois-ci.

Par chance, nos amis Anna et Lucas du voilier Dir Na Dor ont pu nous prêter la leur durant la journée, pendant qu’Anna travaillait.

Alors qu’est-ce qui change depuis la voiture ? Pas grand-chose, il faut l’avouer. Moorea propose tellement de mouillages qu’on réussit toujours (tant bien que mal) à débarquer à terre un peu partout.

 

Point de vue Toatea

 

Néanmoins, cela reste intéressant d’admirer le lagon depuis la route de ceinture, alors nous quittons Opunohu pour un tour d’est en ouest. Nous passons la baie de Cook, puis le village de Maharepa avant de nous arrêter au nord-est, en garant brièvement la voiture sur le bas-côté, près du village de Temae. Face à la mer se trouve un point de vue aménagé sur la falaise. Le panorama sur Tahiti est imprenable, agrémenté par les bungalows si caractéristiques du Sofitel.

Vue depuis le point de vue Toatea sur le lagon de Moorea.
Un grain un peu menaçant s’est invité sur la photo en arrière-plan…

Vue sur Tahiti depuis le point de vue Toatea à Moorea.

 

Plage publique de Temae

 

Attirés par la plage sous nos pieds, nous faisons un crocher pour aller fouler le sable. Un vaste parking de terre battue permet de s’y garer sans souci.

Sur la plage de Temae au nord-est de l'île de Moorea.
Au loin au fond, on aperçoit quelques mâts. Il s’agit du fameux deuxième mouillage de Vaiare, depuis lequel on peut également accéder à cette plage publique en annexe.

Même si je préfère maintenant me baigner depuis le bateau, la couleur et la chaleur de l’eau ne me fait pas résister longtemps. Eh oui, nous sommes devenus exigeants, c’est tellement simple de nager depuis notre jupe arrière ! Pas besoin de se changer en se contorsionnant pendant que les affaires s’envolent, pas de sable à ramener dans les vêtements, une douchette toujours disponible avec de l’eau douce… On est vite attaché à notre petit confort à bord.

Voilà, Moorea, c’est terminé ! Eh non, pas tout à fait en fin de compte;) Car la petite île est si proche de Tahiti qu’on ne résiste jamais longtemps avant d’y revenir. Et après notre confinement pas si mal mais pas si cool non plus, autant dire qu’on avait furieusement envie de retourner profiter des joies d’un lagon turquoise, de mouillages magiques et de balades dans la jungle tropicale. Rien de nouveau à vous raconter ! Hormis le Col des 3 Pinus, mais nous allons l’inclure dans un précédent article.

3 commentaires

  1. Après un tour de Méditerranée à la voile , nous arrivons à Gibraltar, et nous allons suivre votre route , si joliment décrite dans votre blog , dont j’ai suivi toutes les étapes avec grand intérêt.
    Est ce la fin ou et vendez vous votre bateau , ou seulement une pose ?

    Philippe et Catherine ( nous sommes plus âgées … juste à la retraite !)

    1. Bonjour,
      Nous avons tracé une voie, mais il en reste pour tout le monde ! Profitez bien.

      C’est effectivement la fin du voyage entre nous et Manwë, le bateau est vendu, mais peut être repartirons nous un jour pour d’autres aventures.

      Damien et Anaïs

  2. Encore merci de partager vos aventures et de nous faire voyager (un peu) avec vous!
    Ce que vous faites est formidable, j’avoue etre un peu envieux.
    J’espere que vous allez pouvoir vendre votre Oceanis 390 comme vous le souhaitez

    Quels projets avez-vous apres 3 ans de peregrinations ? Allez vous rester dans la region ?

    Bravo et bonne continuation!

    David, depuis Shanghai

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