Note : Les Grenadines sont un archipel des Petites Antilles. D’un côté, au sud, il y a l’État indépendant de Grenade, qui comprend les îles de Grenade, Carriacou et Petite Martinique (et les îlots entre ces îles). De l’autre côté, au nord, c’est l’État de Saint Vincent, dit Saint Vincent et les Grenadines, qui comprend la grande île de Saint Vincent et toutes les autres de Bequia à Petit Saint Vincent.
Après nous être arrêté à Grenade, puis à Carriacou, et même si on est pressé par le temps pour arriver en Martinique (arrivée des proches de Damien), on a finalement décidé de faire quelques stops sur des îles des Grenadines. Déjà parce que c’est sur le chemin, et puis, même si on sait qu’on y retournera ensuite, c’est sympa de pouvoir tester quelques mouillages. Reste à prévoir un peu de temps pour les formalités d’entrée et de sortie…
Union, mouillage compliqué, kitesurf et tortues
Notre première étape au départ de Carriacou est l’île de Union au nord. C’est un « port » d’entrée donc pas de souci pour notre arrivée. On se dirige dans un mouillage recommandé par un batocopain, OUKIVA : celui de la baie de Clifton, avec barrière de corail, accès à une petite ville et surtout, possibilité de kitesurf. C’est d’ailleurs le seul endroit où on peut faire nos papiers.
Mais la navigation pour s’y rendre s’avère plus compliquée que prévu. Et pourtant, ce n’est pas loin ! Mais un grain a le temps de nous passer dessus, on le voyait arriver, amenant avec lui vent fort et rideau de pluie. La trinquette était en place, un ris dans la grand-voile, on se croyait à l’abri. Sauf que dès que le vent s’est mis à augmenter, la manille retenant la drisse de trinquette s’est envolée, pouf, comme ça ! Et donc évidemment, la trinquette qui se met à battre dans tous les sens, au moment où le bateau se met à gîter et la pluie à nous cingler si fort le visage qu’on ne pouvait presque plus ouvrir les yeux… On lance le moteur, on réussit à affaler la petite voile, on attend que le grain passe et qu’on se remette à voir le petit îlot juste à côté de nous (pas loin, en plus, celui-là!). Ouf, ça y est, c’est passé ! On est trempé, à essorer presque. Mais surtout, on craint que la drisse de trinquette ne soit retombée dans le mât, embêtant à remettre après… Tant pis, on attendra d’être au mouillage pour que Damien monte en haut vérifier tout ça.
L’accès au mouillage dans la baie de Clifton n’est pas non plus des plus faciles… Dis donc, cette matinée ne sera pas de tout repos ! Il faut s’insérer entre deux barrières de corail où le fond remonte vite à moins d’1 m. Seulement, il y a déjà un grand nombre de bateaux mouillés dans cette passe, et les catamarans (pour la plupart de location), ça en prend de la place ! On hésite, on tourne entre les bateaux déjà bien serrés. Et comme si ça ne suffisait pas, le vent souffle ici à 20 nœuds établis !
C’est en effet la barrière de corail qui protège le mouillage de la houle et qui permet ainsi de faire du kitesurf juste devant les bateaux. Voire entre les bateaux, les plus pros (ou pas) slaloment même entre les mâts avec leurs ailes ! Comme on est au vent de l’île d’Union, le vent, lui, peut souffler tout ce qu’il veut et ce n’est guère tranquille à bord, surtout la nuit.
On se trouve une minuscule place entre des bateaux ancrés et d’autres sur bouées. Une bouée se trouve juste devant nous, on laisse la place minimum mais on ne la prend pas (si on peut économiser…). Il faut se dépêcher pour mouiller, dans le lagon par 9m de fond, et surtout ne pas prendre trop le vent et voir le bateau reculer sur les autres. Enfin en place, on peut souffler et se préparer pour aller faire notre clearance. C’était sans compter sur la pluie qui se remet à tomber bien violemment !
On arrive quand même plus tard à débarquer dans la petite ville de Clifton et à faire nos papiers. On croise rapidement Callinago qui sont là depuis deux jours mais qui partent à Chatham Bay, à l’ouest, pour plus de calme (rapport au vent).
La ville, ou plutôt le village, est super mignon, plein de couleurs et surtout de boutiques !! Enfin !! Pas beaucoup mais c’est déjà ça, l’une d’entre elles me ravie et je peux enfin m’acheter quelque chose pour moi (bracelet) et un peu de décoration pour le bateau.
L’entrée de la boutique un peu « hippie-chic » à Clifton
Les cafés et bars ont l’air super sympas même si on ne s’y attardera pas. Après avoir acheté quelques fruits et légumes, dont une noix à coco à 3EC$!:), on retourne au bateau pour que Damien puisse aller kiter un peu.
Moi, je reste faire du yoga sur Manwë, regardant de loin les prouesses de Damien qui tente quelques sauts avec son aile. Mais la chute peut s’avérer douloureuse ici, le corail affleurant et ne laissant vraiment pas beaucoup de fond !
En tout cas, le lieu est quand même bien propice et vraiment beau. D’ailleurs, c’est en fait une plage privée. Le petit club de kitesurf sur la plage fait payer la session, en échange d’une surveillance du site et d’un accès à des transat. 10EC$ pour la journée, ce n’est pas non plus hors de prix mais bon, ça laisse un petit goût amer de voir ce magnifique lieu « privatisé ». Eh oui, les coins comme ça, ça ne m’étonne pas que certains en aient profité pour y faire du business !
Le lendemain, les ennuis de ce mouillage, liés au vent et à la promiscuité, nous donnent encore du fil à retordre. Bon, déjà, il faut monter Damien en haut du mât pour régler cette histoire de drisse de trinquette. Heureusement, c’est juste la manille d’accroche qui était partie, la drisse n’est pas redescendue dans le mât. Le temps reste malgré tout menaçant et après notre petite réparation, on veut partir se réfugier à Chatham Bay, sous le vent de l’île. Sauf qu’un bateau s’est mis sur la bouée juste devant nous et que du coup, notre ancre est toute proche de lui. On doit jouer avec la dérive du vent et le moteur pour que Damien puisse remonter à la main au plus vite la chaîne (guindeau encore en panne…) sans toucher le bateau voisin.
Ouf, ça finit par passer sans mal !
Chatham Bay, c’est vraiment un coin super joli ! Calme malgré le vent qui continue de souffler, il n’y a pas une ride à la surface de l’eau. Seuls quelques fortes rafales arrivent à passer le relief. On retrouve ici Callinago et nous faisons connaissance avec deux autres familles françaises, Belorc’h sur un catamaran et Bagatelle sur un RM 10,5. Du coup, on est invité pour un apéro très sympa sur le Sun Odyssey de Laurent et Aline avec tout le monde. Les enfants, eux, profitent des dessins-animés sur Bagatelle pendant ce temps:)
On aura l’occasion d’observer ici une très belle faune sous-marine :
- Poissons en tout genre, dont mes préférés, des gros poissons globes trop chou, avec leurs gros yeux et leur grande bouche ouverte
- Raies dont une magnifique noire tachetée
- Tortues !!! Ce n’est pas la première fois qu’on voit dans nos mouillages récents leur petite tête émerger de l’eau mais là, j’arrive à nager juste au-dessus de l’une d’entre elles ! Magique !
Mayreau, mouillage de Saline Bay
Au petit matin, direction l’île de Mayreau au nord. Le mouillage sublime (petite crique avec plage et palmiers) de Salt Whistle Bay est surpeuplé et livré à la houle, on opte donc pour Saline Bay au sud, bien plus protégé.
Pas grand-chose à faire ici, même si le paysage est toujours bien joli. On se repose surtout de notre pas si courte navigation de la matinée ! 3 h pour parcourir 5 milles à la voile ! Eh oui, le vent fort de ces derniers jours est en plus mal orienté, trop nord-est. Cela nous oblige à faire du près serré, les îles que nous visons jusqu’à la Martinique étant de plus en plus vers l’est. Donc comme le dit le dicton, au près, « 2 fois la distance, 3 fois le temps et 4 fois la rogne ». Bien frustré par cette nav qui n’avançait pas, on rumine un peu au mouillage. Et surtout, on désespère d’arriver en Martinique à temps ! Pour faire le maximum de travaux avant l’arrivée des proches de Damien…
Bequia, la belle baie de Port Elizabeth, avec ses bars quasi les pieds dans l’eau
Pas mal d’heures de navigation encore pour remonter jusqu’à Bequia depuis Mayreau… Mais cette fois-ci, le vent est mieux, plus régulier, un peu plus calme et mieux orienté par rapport à notre destination. Notre petit périple d’une demi-journée se fait assez tranquillement, un seul bord suffira pour atteindre la pointe ouest de Bequia (prononcer « Bécoué »!). Il fait beau, pas de grain aujourd’hui ! On a donc tout le temps d’observer les îles défiler à l’est, dont Canouan et les petites au loin qui égrènent l’archipel des Grenadines.
La baie de Port Elizabeth à Bequia est semble-t-il la mieux protégée des petites Antilles. On comprend pourquoi, ici, on ne ressent presque pas le vent ! Et le bateau ne bouge pas d’un pouce. Le fond, lui, par contre, n’est pas de très bonne tenue. Le sable est dur et en plongeant, on voit que notre ancre a mis un bon mètre avant de réussir à le percer et à s’enfoncer. On compte rester seulement deux jours donc ce n’est pas grave. En fait, ce sont nos formalités de sortie qui nous retardent. Nous sommes un samedi et c’est plus cher (car overtime) et le dimanche c’est fermé. On doit donc attendre lundi pour repartir.
On aura le temps de se promener un peu dans la petite ville et le long des belles plages qui bordent la baie. L’eau est tellement belle ! Bon, comme c’est l’île la plus au nord des Grenadines, la plus accessible et surtout une de celles où on peut faire son entrée dans le pays, tout de suite, il y a un peu plus de monde. Quelques ferrys au loin déversent même des passagers, ce qu’on avait pas vu depuis un moment.
Mais il y a encore de la place dans les petits bars trop mignons du bord de la jetée ! Ils ont tous le Wifi (plutôt pratique) et aussi chacun un ponton d’accès en annexe.
On repartira d’ici un peu tôt à mon goût finalement, cette grande baie, qui reste calme malgré le nombre de bateaux, donne envie de s’y attarder quelques jours. Mais il nous faut partir, trop de choses à faire sur ce brave Manwë. Il le mérite bien et il l’attend ces travaux !
Trail pour longer les plages
Hôtel le long de la plage
Programme sur Saint Vincent et les Grenadines quand on y retournera
Dans cette remontée un peu express de l’archipel de Saint Vincent, nous avons donc sauté beaucoup d’îles. Nous aurons une période d’environ 15 jours avec mon frère pour faire un aller-retour depuis la Martinique (vols obligent) dans ce petit paradis. Nous espérons donc bien profiter des îles mais il faudra bien faire des choix :
– Union Island : Même si les mouillages avaient beaucoup de potentiels, je pense que ce sera trop sud pour nous dans le temps imparti. Pareil pour la petite île voisine de Palm Island (son nom est vraiment bien trouvé, elle déborde de cocotiers!).
– Mayreau : Nous avons très envie de retenter le mouillage de Salt Whistle Bay, surtout qu’on peut apparemment faire du kite juste de l’autre côté de la plage !
– Tobago Cays : Nous avons délibérément éviter l’endroit pour garder toute la surprise pour plus tard. Car c’est LE lieu où nous voulons aller ! Barrière de corail, petits îlots, tortues… ça donne envie, non ? On y passera sans doute plusieurs jours, même si c’est payant. Apparemment, 10EC$ par personne et par jour.
– Canouan : Si nous avons le temps, pourquoi pas ! Damien a déjà repéré plusieurs spots de kitesurf sur la carte.
– Petit Saint Vincent (la plus au sud) et Mustique (au nord de Canouan) : Aucun intérêt pour nous, ce sont des îles privées, îles hôtels, îles de stars. Bref, pas notre envie du moment et surtout pas notre budget du tout:)
– Petit Canouan, Petit Mustique, Savan Island, Petit Nevis, Isle à Quatre, Baliceaux, Battowia… : Elles sont soient trop petites et n’ont pas de mouillages protégés, soit nous n’aurons sans doute pas le temps d’y faire un stop.
– Bequia : Coup de cœur pour la baie de Port Elizabeth ! On y redescendra pour y faire notre entrée et sans doute après pour la sortie aussi.
– Saint Vincent : Les quelques mouillages aperçus le long de la côte ouest nous ont quand même fait de l’oeil, mais je ne pense pas que nous aurons le temps de nous y arrêter. Les conditions sur Saint Vincent, notamment les rumeurs de vols ou même de pirates (!), ne nous rassurent pas. Evidemment, les événements les plus marquants ont eu lieu quelques années auparavant mais cela n’a vraiment pas servi l’île. On ne voit pas beaucoup de bateaux au mouillage quand on navigue au large.
Vous commencez à me manquer.
Où en êtes vous ? Toujours en France où vous êtes de retour et êtes repartis du Rio Dulce ?
Nous nous apprêtons à partir de métropole à la fin du mois sur notre catamaran. Un Lagoon 400 nommé RATATOUILLE. Destination les Antilles. Toutes les Antilles.
Peut-être nous croiserons nous.
Profitez bien. Merci pour votre blog.
A bientôt.
Bonjour ! On est revenu depuis peu au Rio Dulce, un petit retour sur deux jours pour arriver à notre marina ! Notre voilier va plutôt bien, il n’a pas bougé pendant nos deux mois en France. On a quelques bricoles à faire dessus et on reprend la mer ensuite ! On hésite encore sur nos destinations suivantes… Bon courage pour les derniers jours à terre avant de partir 🙂 Et bon vent jusqu’aux Antilles. Vous comptez passer par les Canaries, par le Cap-Vert ?
Oui on se croisera peut-être, profitez bien en tout cas 🙂 Merci de nous suivre !!
Encore Merci pour toutes ces infos. Nous serons à St Martin mi Mars avec » chaveta »RM 13.5 gris foncé avec un colibri vert sur La coque à l’ avant. Nous descendrons vers le sud pendant la période des cyclones. On espère bien vous croiser.
Bon chantier à la Martinique
Merci beaucoup de nous suivre ! On vient juste du coup de découvrir votre blog, il est superbe ! Vous êtes en ce moment aux Canaries ? Oui, j’espère que l’on pourra se croiser ! Nous, nous serons mi-mars en Guadeloupe sûrement, ou un peu au sud. On se verra sans doute sur le chemin ! Vptre projet fait rêver, vous voulez aller en Patagonie ?
Anaïs