Comment on cherche son futur bateau pour un départ en grande croisière ?

Manwë Odyssey bateau Oceanis Beneteau

On vous donne ici notre avis sur le choix et la recherche du bateau qui vous accompagnera lors de votre voyage ! Qui sera à la fois votre maison et votre moyen de transport et qui deviendra vite un membre à part entière de votre famille.

 

Quel type de bateau choisir et à quel prix ?

 

Premièrement, il faut définir un budget réaliste par rapport à ses propres économies. En effet, il faut toujours penser que le coût réel d’un bateau est constitué du prix d’achat certes, mais également de nombreux autres frais ponctuels ou réguliers qui arrivent par la suite. Expertise, assurance, place de port, travaux, imprévus, etc. Ils peuvent d’ailleurs survenir sans même utiliser son bateau !

Donc pensez à prévoir un peu de marge pour pouvoir assumer ses frais sans vous mettre dans le rouge. Ce budget ainsi établi va permettre de concrétiser le choix du bateau. Car beaucoup de paramètres évoluent en fonction du prix, comme la taille du voilier à proprement dit, son ancienneté, le chantier de fabrication (par exemple, les Amel seront toujours très côtés quel que soit leur âge), le matériau (les voiliers en aluminium étant les plus chers).

C’est d’ailleurs surtout l’âge du bateau qui peut faire la différence niveau prix. Dans notre cas, en fonction de notre budget personnel et de nos critères, cela correspondait à peu près à des bateaux fabriqués dans les années 1990 et long d’environ d’environ 38 pieds (nous en avons visité entre 10,5 et 12 m). Nous avons opté pour un voilier de la première génération d’Océanis, de 1989 pour être précis. Difficile pour nous de vouloir plus récent.

Mais il n’y a pas que le budget pour déterminer son besoin en terme de bateau ! Il faut également définir son projet de voyage. On ne choisira pas un catamaran de 50 pieds si on part seul dans les glaces. Comme on ne partira pas sur un monocoque de 8m en famille à 5 autour du monde par les Tropiques ! Après je pense que tout est possible mais il ne faut surtout pas négliger le confort, surtout pour les grands voyages. N’oubliez pas que ce bateau deviendra votre maison, vous y passerez la majeur partie de votre temps, à l’intérieur comme à l’extérieur sur le pont et dans le cockpit.

Enfin, il faut lister ses critères de sélection, ceux qui sont beaucoup plus subjectifs. En fonction de nos envies et de nos besoins. Il y a par exemple la hauteur sous barrots minimum (quand on est grand, ça compte, je vous l’assure!), la présence d’une jupe arrière (pour une mise à l’eau plus facile), le nombre de cabines à bord (en fonction de l’équipage), etc.

Allez voir notre page « Notre bateau » pour les critères de choix que nous avions et qui ont été remplis par notre Océanis 390 !

Normalement, à partir de là, on commence à avoir une bonne idée de ce qu’on veut et de ce qu’on peut obtenir grâce à son budget. On se fixe donc une liste récapitulative et une fourchette de prix pour les recherches et c’est parti !

 

Comment dénicher son bateau ?

 

Le meilleur moteur de recherche au début, c’est internet. Rien que sur Leboncoin par exemple ! En cherchant sur toute la France, on obtient déjà un bon aperçu de la gamme de bateau qu’on peut espérer acheter.

Internet est rempli d’annonces. On en trouve aussi sur annoncesbateau.com ou sur yachtworld.fr pour élargir à l’étranger. Il peut y avoir des bonnes affaires, mais c’est difficile de visualiser un bateau sur des photos. Or, on ne va pas non plus faire le déplacement aux quatre coins de la France pour aller tous les visiter !

Une fois que vous avez évalué le type de bateau qui vous intéresse, vous pouvez aller voir les chantiers et brokers qui sont dans votre région, afin de visiter en vrai plusieurs voiliers et vous faire une meilleure idée. On peut ainsi se rendre mieux compte de la taille, de l’agencement des différents intérieurs, de l’accastillage possible, etc.

Il ne faut pas négliger les équipements déjà prévus à bord lors de la vente, comme une annexe et un moteur hors-bord neufs, ce qui peut revenir à 3000 € en plus. En fonction de votre programme de voyage, vous pourrez aussi avoir besoin d’un portique avec des bossoirs et panneaux solaires, ce qui est très cher à installer. Mieux vaut en tenir compte dans le choix du bateau : soit c’est déjà en place et le bateau peut être plus cher à l’achat mais il y a un peu moins de travaux par la suite, soit il faudra le prévoir et donc choisir un bateau un peu moins onéreux.

Puis, c’est le moment de trouver LA bonne offre ! Vous avez peut-être déjà eu un coup de cœur pour un bateau déjà visité. Ou pour une annonce en ligne et dans ce cas, il ne faut pas hésiter à aller voir sur place rapidement.

 

Et notre propre recherche ?

 

J’ai passé beaucoup de temps sur les annonces internets pour me faire une bonne idée de ce qu’on peut avoir et à quel prix, avant de nous lancer dans des visites. Après avoir sélectionné plusieurs annonces attractives dans les environs, le long de la Méditerranée, de Gruissan à Martigues, nous avons enchaîné les visites sur une dizaine de bateaux. Parfois des particuliers, avec lesquels on passe facilement la demi journée à tout explorer, parfois des brokers qui nous font visiter plusieurs bateaux d’affilée en quelques heures.

Ce que je préfère, après avoir eu une présentation du bateau et des équipements, c’est d’avoir accès au bateau seul, sans accompagnement. On peut ainsi prendre son temps pour tout regarder dans les moindres détails.

Dériveur intégral en aluminium, trop petit, je n’y rentrais pas debout dedans ! Grand ketch assez ancien. Bateaux de séries des années 80 et 90 tel que des SunFizz, GinFizz, Voyage 12,5… Pour enfin tomber sur un Océanis 390 de 1989, NOTRE coup de cœur ! En deux mois environ de recherches et visites, ce fut plutôt rapide. Il remplissait nos critères (lien page bateau), était dans notre budget, avait déjà de l’équipement de grand voyage à bord, on a sauté dessus ! Nous l’avons trouvé à Navy Service à Port Saint Louis du Rhône, un des plus grands chantiers à sec de France, à l’ouest de Marseille.

Évidemment, lorsqu’on veut CE bateau, on perd un peu ses facultés à négocier. Mais nous sommes ravis de notre acquisition, même si nous n’avons pas pu beaucoup faire baisser son prix ! Nous sommes ainsi devenu son 4ème propriétaire. Les deux premiers vivaient principalement au port dessus, sur la côte sud de la France, le troisième l’utilisait 4 mois par an pour naviguer en Méditerranée jusqu’en Turquie (et le laissait le reste du temps au chantier à sec). C’est donc avec nous que ce beau voilier passera Gibraltar pour découvrir de nouveaux horizons !

 

L’expertise

 

A quoi ça correspond ?

Le rôle de l’expert maritime est de contrôler l’état de tout ce qui est accessible, sans démontage dans le bateau. Contrôler l’état de la coque, vérifier le fonctionnement du moteur et son état de santé apparent, éventuellement avec des tests sur les fluides ou sur l’injection. Enfin, contrôler le gréement.

Il produit un rapport qui sert par la suite aux les assurances, indiquant ainsi une valeur d’expertise et dénonçant tous les défauts repérés, avec éventuellement des indications pour y remédier.

Vous pouvez vous baser sur ce rapport pour renégocier le prix du bateau, pour annuler la vente en cas de révélation de vices cachés ou si la valeur vénale établie par l’expert ne correspond pas du tout au prix de vente.

Faut-il absolument en faire une ?

Si vous n’avez pas d’expérience en bateau, ou pour un premier achat, il est judicieux de faire intervenir un expert maritime. Il sera bien plus apte à dénicher les problèmes que vous. Il peut être également très intéressant de le suivre tout au long de son expertise car il vous fournira des remarques et conseils très utiles pour préparer et utiliser votre futur bateau.

Si vous souhaitez faire assurer votre bateau tout risque, il vous sera demandé une expertise de moins d’un an par les assurances.

Enfin, si on aspire à revendre ce bateau peu de temps après, le rapport d’expertise est appréciable pour les futurs acheteurs afin de valider un prix de vente.

Notre expérience au sujet de l’expertise

Pour l’achat de Manwë, nous avions fait intervenir un expert, essentiellement pour se rassurer mais également pour l’assurance et pour découvrir en profondeur le bateau.

Nous avons été agréablement surpris par notre expert qui s’est montré très pédagogue. Il nous a tout expliqué dans le bateau, des pièces et installations que même l’ancien propriétaire ne savait pas à quoi elles servaient. Il a vraiment tout inspecté, les planchers ont été soulevé, les placards ouverts, les appareils allumés et testés. Nous avons effectué un contrôle de la coque à sec ainsi qu’une mise à l’eau pour tester le moteur en fonctionnement. Enfin, il est monté dans le mât pour contrôler le gréement.

Alors certes, cela à un coup (780€ pour notre 38 pieds). Cependant, l’expérience nous a été très profitable, nous avons pu acheter sereinement notre premier bateau. Nous recommandons vivement M. JL Marijon qui expertise les bateaux en Méditerranée.

 

L’achat et les démarches

 

Lorsque vous êtes enfin prêt à acheter le bateau, quelles démarches restent-il à accomplir ?

Si vous passez par un broker, pas grand-chose. Du moment que vous lui transférez l’argent, il s’occupe des démarches administratives (c’est notamment à ce moment là qu’on indique si on veut changer le nom du bateau ou pas). Il vous donne les clés et l’acte de vente. Il ne vous reste plus qu’à trouver une assurance ainsi qu’une place de port (bon courage!) ou au chantier pour votre bateau.

Si vous achetez directement à un particulier, l’acheteur devra envoyer l’acte de vente (avec papiers d’identité des acheteurs) aux autorités ainsi que peut-être un formulaire. Renseignez vous auprès des autorités.

 

Débat monocoque/multicoque ?

 

Personnellement, je pense que les 2 types peuvent naviguer à peu près partout. Il faut sans doute y réfléchir si le but est d’aller se faire enfermer dans les glaces, mais là c’est dans tous les cas, un projet plus extrême, il faut un type assez particulier de bateaux pour résister.

Mais je me vois très bien sur un catamaran dans les canaux de Patagonie sans danger !

Au niveau de la navigation, certains disent que c’est dangereux en multicoque. Mais il est même dangereux d’y utiliser son annexe alors, si on reste raisonnable et qu’on suit scrupuleusement les conditions météorologiques, je ne vois pas beaucoup plus de risque en catamaran qu’en monocoque là-bas. De plus, les catamarans peuvent naviguer plus vite sans effort, donc on peut éviter plus facilement des systèmes météo moins favorables !

Question confort, aucun débat possible. Le catamaran, c’est tout simplement génial ! Pas de roulis, pas de descente, tout au même niveau, énormément de place partout !

Le plus gros problème du catamaran, finalement, c’est le prix… Ce n’est pas du tout le même budget, notamment entre un monocoque et un catamaran de même taille. Mais pour loger une famille de 4 personnes, il faut aussi viser un plus gros monocoque, donc à partir d’un certain point, la différence s’amenuise peut-être.

Nous sommes en tout cas très satisfaits de notre voyage avec notre Océanis 390 (un monocoque donc). A deux à bord, nous sommes a l’aise, pas de problème au niveau de l’espace de vie. Il corresponds bien à nos besoins et réponds à notre budget. Maintenant, si on repart un jour pour un nouveau tour sur les mers, nous partirions sans doute sur un catamaran. Beaucoup trop tentant, ce confort au mouillage !

2 commentaires

  1. Merci pour cet article 🙂 Et une voile sur enrouleur ou non ? Vous n’en parlez pas ici … je pose la question en attendant la sortie du livre !

    1. Notre GV n’était pas sur enrouleur, je ne préfère pas, car l’enrouleur peut engendrer des problèmes. Je ne peux pas trop me prononcer sur la facilité d’enroulement de la voile lorsque l’on navigue.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

%d blogueurs aiment cette page :