Bien amarrés au port de San Sebastián de La Gomera, nous avons décidé de louer une voiture pour vagabonder sur cette petite île pendant quelques jours. Ici apparemment, ce sont les randonnées qui sont au programme. Il semble y en avoir partout ! En empruntant les quelques routes qui sillonnent l’île, on peut s’arrêter sur les bas côtés soit pour des points de vue photo, les « miradors »,, soit pour commencer un chemin de randonnée.
La voiture nous coûtera 24€ par jour pour la location (nous avons pris le plus petit modèle, une Fiat Panda, pour trois jours) + 20 € d’essence. Nous l’avons prise à l’agence « Rent a Car Piñero » située juste au bout du port de San Sebastián, près du quai d’embarquement pour les ferrys. On a pu récupérer à l’agence une carte de La Gomera, avec ses axes routiers (peu nombreux et disposés en étoile, c’est-à-dire qu’on ne peut pas faire le tour de l’île, il faut quasiment la traverser à chaque fois) et ses sentiers.
En cette première journée sur La Gomera, nous avons marché au beau milieu de la forêt pendant plusieurs heures ! Nous nous sommes garés en effet sur un parking sur la route GM-2, el Contadero, qui débouche d’un côté sur un sentier vers le sommet le plus haut de l’île, el Garajonay (nous le ferons plus tard) et de l’autre vers une randonnée qui descend le long de la montagne, jusqu’à une petite ville nommée Hermigua. C’est par là que nous avons décidé d’orienter nos pas. Il y a le choix, soit faire un aller-retour sur le sentier la « Ruta 9 », 6h de marche annoncée (mais pas obligé d’aller jusqu’au bout), soit faire une grande boucle, la « Ruta 18 », mais là, le panneau d’information indique plus de 9h de rando, un peu long pour une première ici…
D’après la carte dessinée sur le panneau, nous décidons de viser el Chorro de El Cedro, apparemment une magnifique cascade située quasiment au bout de la Ruta 9. Nous verrons bien ce qu’il en est, c’est parti !
Pour info, il est plus intéressant de faire cette randonnée dans la matinée, voire tôt le matin. La lumière est beaucoup plus jolie et les rendus du paysage ont beaucoup plus de charme que passé midi.
On entre alors dans une forêt magnifique, la laurisylve (quel joli mot !), qu’on ne quittera que bien plus tard, presque au bout du chemin. Les arbres sont très anciens, pratiquement tous des lauriers qui montent en se tortillant vers le soleil pour former une canopée plutôt épaisse. La luminosité diminue et les rayons du soleil peinent à trouver un passage à travers la canopée. Le silence se fait, on entend presque rien, à part quelques promeneurs croisés de ci de là, ou le bruit de l’eau du ruisseau que l’on atteint une fois descendus bien bas le long des pentes du ravin. Car pour descendre, on descend ! Des marches de bois parsèment le sentier, parfois même plutôt abruptes, attention si le sol est glissant. On évolue entre des arbres recouverts de mousse et de toiles d’araignées et des fougères qui étalent leur grandes feuilles au dessus du sol. L’atmosphère a quelque chose de magique, on se croirait dans une forêt enchantée ou même hantée, comme dans les contes. On pourrait même s’attendre à apercevoir le Petit Chaperon Rouge ou la sorcière de Blanche-Neige derrière les branches d’un arbre mort au loin !
Parfois, le sentier sort un peu de la forêt sur quelques arbres et là, le changement de température est brutal. Ça chauffe directement la peau et surtout, ça éblouit, étant donné qu’on a pas besoin de lunettes de soleil dans le sous-bois. Mais en règle générale, il vaut mieux prendre de quoi se couvrir un peu car sous les arbres, il ne fait pas très chaud. J’ai très bien supporté ma chemise lors de la descente (devenue inutile évidemment lors de la remontée!). De bonnes chaussures de randonnée sont aussi à prévoir, il n’y a pas de pierres mais il faut faire attention sur les racines et les marches en bois.
La première partie de la randonnée rejoint un second parking au niveau de Las Mimbreras. On continue alors vers une petite chapelle quelques centaines de mètres plus loin, qui apparaît subitement comme posée là, dans une petite clairière en plein soleil.
Puis, on continue pour atteindre le petit hameau de El Cedro. A partir de là, on quitte le sous-bois et le reste de la promenade n’a plus grand intérêt, à part pour admirer la vue sur la vallée peu après et sur Hermigua. En effet, nous avons continuer espérant voir la fameuse cascade, el Chorro de El Cedro. Nous ne voulions pas marcher jusqu’à Hermigua, bien plus bas dans la vallée (il fallait quand même penser à tout remonter dans l’autre sens).
Pour atteindre la cascade, une fois dans le hameau, c’est plus compliqué que prévu, peu d’indications précises… Nous suivons les panneaux pour Hermigua, passons une aire de pique-nique, marchons en dessous d’un restaurant collé à un petit camping (au moins, ici, les touristes sont tranquilles, voire perdus au milieu de nulle part!) pour arriver sur un passage nous dévoilant une belle vue sur la vallée en contrebas. Là, on peut descendre un abrupte escalier de pierre et nous nous doutions que la vue sur la cascade serait par là. Malheureusement, en croisant d’autres randonneurs, ceux-ci nous ont prévenus qu’il n’y avait en fait rien à voir… Trop peu d’eau qui coule le long de la falaise…
Nous ne descendons pas plus bas, déjà un peu épuisés par la marche aller et entamons alors la remontée. Après réflexion et comme mentionné plus haut, rien ne sert de sortir de la forêt une fois le hameau de El Cedro atteint (à part si on veut continuer jusqu’à Hermigua).
La remontée est évidemment plus compliquée, le soleil est bien levé, il est plus de midi et on sent bien ses rayons à travers les arbres. La température s’est élevée, la fraîcheur du sous-bois appréciée dans la matinée s’est évanouie. La lumière a complètement changée elle aussi, la forêt est moins mystérieuse, on dirait presque qu’on n’est plus au même endroit… Le décor était tellement somptueux à l’aller, le mieux serait de partir encore plus tôt (nous avions commencé la marche à 10h30) pour avoir le temps de tout faire avant midi.
C’est un peu long de retourner au parking tout en haut et un peu dur de remonter toutes ces marches. Ne me parler plus d’escaliers aujourd’hui ! Mais ça en valait vraiment la peine ! Marcher au cœur de cette forêt ancienne, cette laurisylve, est vraiment une activité surprenante et agréable après avoir visité les paysages arides et volcaniques de Lanzarote et navigué autour des autres îles.
Il y a plein d’autres randonnées sur La Gomera qui doivent passer à travers les arbres, nous comptons bien en profiter encore sur les deux jours qui nous restent. Nous renonçons à monter en haut du Garajonay aujourd’hui, il est 15h quand nous revenons à notre voiture, il fait trop chaud et la lumière serait trop éblouissante sur les environs. Ce sera pour un autre matin !
Nous avons mis environ 5h aller-retour pour faire cette belle randonnée depuis le parking de El Contedero jusqu’au village de El Cedro. Sachant que nous avons pris notre temps pour prendre de belles photos et pique-niquer.
Merci Anaïs, encore une fois ton blog nous permet de connaitre ce que nous allons vivre d’ici quelques semaines . nous quittons Gran Canaria pour La Palma et ensuite ce sera la Goméra…
Bonne découverte alors, La Palma et la Gomera sont tellement jolies ! Plein de randos à faire, profitez bien 🙂