Bilan après 5 semaines de navigation au Cap-Vert

Coucher de soleil sur le mouillage de Mindelo, au Cap-Vert.

Après la traversée de l’Atlantique, nous laissons derrière nous l’archipel du Cap-Vert, où nous avons passé 5 semaines. Une étape vraiment dépaysante, plus proche de l’Afrique, on y sent un peu la pauvreté mais aussi la simplicité de la vie et finalement le bien-être des population. La devise locale « No Stress » représente vraiment bien l’état d’esprit qui règne là-bas.

Une escale que chacun vit et apprécie à sa façon, je me suis tout de suite sentie à mon rythme à notre arrivée à Sal, une vie au ralenti, sous le soleil, avec peu de moyen. Ce même rythme qui m’a au contraire bien agacé plus tard à Mindelo quand il me fallait réparer des choses sur le bateau… Anaïs, elle, a mis plus de temps à se faire à ce changement de mode de vie entre l’Europe et le Cap-Vert, ce manque de réactivité, le peu de choix dans les supermarchés (enfin supérettes), le fait de manger souvent la même chose et essentiellement du poisson. Mais finalement après un temps d’adaptation, on apprécie enfin ce rythme tranquille.

C’est aussi au Cap-Vert que l’on a pu rencontré un tas de bateaux copains, avec qui nous partagerons des apéros et des dîners bien conviviaux. Et ça c’est vraiment sympa, de se sentir enfin dans une communauté, qui vit et voit la vie de la même façon que nous. Tous ces échanges d’expériences très enrichissantes, ces rêves partagés. Bateaux que nous espérons recroiser aux Antilles plus tard dans la saison !

 

Comment ça se passe une croisière au Cap-Vert ?

 

C’est d’abord des démarches administratives dans l’un des 3 ports d’entrée (Mindelo sur São Vicente, Praia sur Santiago ou Palmeira sur Sal). Mais c’est aussi dans chaque île visitée, une visite à la police pour y refaire une entrée du bateau (et se faire délester de 7€ à chaque fois). Ce n’est vraiment pas très logique et surtout c’est contraignant de devoir refaire des démarches dans chaque île… A vrai dire, nous ne les feront pas toutes (par flemme surtout), en tout cas pas à Boa Vista ni à São Nicolau, où nous ne resterons que quelques jours. On n’a pas eu de souci à voyager comme ça, sachant que nous avions déjà nos passeports en règle.

Le Cap-Vert, c’est 10 îles principales et quelques îlots, toutes très différentes les une des autres : Sal est très aride, Boa Vista est désertique et pleine de dunes, São Nicolau et Santo Antão sont très montagneuses et plutôt verdoyantes… Nous préférons ne pas courir cette fois-ci à travers tout l’archipel en 5 semaines, comme nous avons pu le faire pour les Canaries. Ça serait trop court et surtout le rythme serait trop élevé pour pouvoir profiter « no stress ». Mais il est sûr que toutes ces îles méritent d’être visitées, il n’y a pas de mauvais choix !

 

Notre parcours à travers l’archipel

 

 

Le Cap-Vert en quelques chiffres

 

Il nous a fallu 4 jours et 21 h pour parcourir les 745 milles qui sépare El Hierro aux îles Canaries de l’île de Sal au Cap-Vert.

On a parcouru ensuite 181 milles à travers l’archipel, dont la plus grande navigation entre les îles était de 91 milles entre Sal Rei (Boa Vista) et Tarafal (Sao Nicolau).

Enfin, nous avons traversé l’Atlantique en 15 jours et 3 h pour rallier Tobago, soit 2138 milles.

Après cette belle traversée, nous cumulons 5083 milles nautiques au compteur depuis notre départ début juillet. A cause de nombreux problèmes d’énergie rencontrés, nous avons du faire marcher le moteur plusieurs heures au ralenti, afin de subvenir à nos besoins en électricité, malgré moi. Nous totalisons désormais 184 heures moteur depuis la France…

C’est à partir du Cap-Vert que nous avons débloqué par contre notre compteur de poissons pêchés, avec 4 dorades Coryphènes, une bonite, un Wahou, un barracuda, et de nombreux poissons pêchés au harpon.

 

Mes impressions négatives sur notre séjour au Cap-Vert

 

  • Il est parfois déroutant de voir comment les Cap-Verdiens traitent leurs plages. Les arrivées en annexe sur les plages aux abords des villages sont souvent peu plaisantes ! Il faut marcher pied nus pour remonter un peu l’annexe sur une plage jonchée de détritus et de reste de poissons jetés par les pêcheurs.
  • Je trouve étonnant qu’il n’y ai pas un shipchandler digne de ce nom à Mindelo qui est pourtant un port de passage très fréquenté pour la traversée de l’Atlantique. Il est très difficile trouver des éléments pourtant basique que sont des câbles de gros diamètre pour des batteries…
  • Évidemment au Cap-Vert, on commence à se poser des questions sur la sécurité de l’annexe, donc on la cadenasse sur la plage si l’on peut. Bien que nous n’ayons eu aucun problème durant notre séjour. Nous avons même passé 2 semaines devant Mindelo avec l’annexe à l’eau toutes les nuits, la canne à pêche en évidence sur le bateau et nous ne nous sommes pas fait voler. Bien sûr, nous avons entendu quelques histoires mais c’est comme partout, dès qu’il y a des richesses à disposition, il y a de la convoitise. Il faut savoir que les vols sur les bateaux arrivent (nous avons principalement entendu des rumeurs sur Praia et sur les mouillages de Santiago) ! On a même assisté à un cambriolage sur un bateau en pleine nuit dans le mouillage de Mindelo sans rien pouvoir y faire, 2 jours avant notre départ, alors que l’on s’y sentait bien depuis 2 semaines. Mais il ne faut pas se refuser un séjour dans ce magnifique archipel pour cette raison.
  • On commence sérieusement à manquer de certaines denrées, même si on sait qu’il faut s’y faire car ce sera le cas aussi dans nos prochaines destinations. Aux Canaries, on avait encore à peu près accès à tous les mets possibles, même si la viande n’était pas présente partout. Pas beaucoup de fromage non plus, à part du parmesan. Ici, il faut complètement faire l’impasse sur le fromage, mais désormais aussi sur le pain (ceux trouvés sont très basiques et sans goût). On fait maintenant ce dernier nous-mêmes. La viande, il y en avait un peu à Mindelo mais congelée, on n’a pas trop testé. Il y a du poulet dans les restaurants mais sinon, évidemment, le plat principal c’est le poisson ! On commence heureusement à s’y habituer 🙂

 

Le positif et mes recommandations basées sur cette expérience

 

  • Nous avons été agréablement surpris par la distribution du réseau internet mobile, qui permet de se connecter même dans les mouillages un peu isolé. Il suffit d’acheter une carte SIM locale, et les Go internet ne sont pas très chers.
  • Plonger et chasser devient un plaisir au Cap-Vert avec la multitude de poissons rencontrés, particulièrement à São Nicolau où j’ai pu croiser tortues et gros requins (inoffensifs). Ma recherche de langoustes aura encore été veine mais je finirai par y arriver !
  • Passer d’un bout de Sahara qu’est l’île de Boa Vista à des montagnes bien vertes sur l’île de São Nicolau est très sympa. J’ai bien aimé les randonnées dans la végétation de cette île, la dégustation de fruits comme la papaye ou la goyave…
  • Sur toutes les îles que nous avons visitées, il y a des abris sûrs et gratuits pour les bateaux. Même devant la marina de Mindelo, on peut mouiller gratuitement dans une vaste zone. L’accès au ponton flottant en annexe est normalement payant mais ils sont peu regardants, nous avons du payer deux fois sur notre séjour là-bas. Ça change des Canaries avec le peu de mouillage et leur inconfort à cause de la houle.
  • La plupart des Cap-Verdiens parlent français, parfois même plus souvent qu’anglais. C’est donc assez facile de communiquer malgré la langue officielle portugaise, que nous ne pratiquons pas du tout. En plus de cette facilité à parler avec les gens, nous avons bien aimé la bonne ambiance rencontrée sur les pontons de Mindelo, grâce aux nombreux équipages présents avec les rallyes officiels ou simplement comme nous, prêts à traverser. On sympathise facilement, on se raconte nos étapes précédentes, on cherche des conseils sur la suite ou sur un problème technique… On n’a vraiment pas vu les jours passer !

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